Du 29 novembre au 10 décembre, se tiendra à Cancun (Mexique) la seizième conférence des parties (COP 16) de la convention cadre des nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). FNE revient sur les principaux enjeux de ce rendez-vous majeur.
Allons-nous continuer, sous la pression des lobbies industriels et des rentiers pétroliers, à détruire l’environnement qui nous permet de vivre, ou allons-nous nous doter de décisions ambitieuses, nous permettant de limiter la hausse des températures à 2°C et idéalement à 1,5°C afin que l’humanité ne subisse pas les effets insupportables des changements climatiques ?
La forêt, un levier essentiel
La déforestation est responsable de 20 à 25% des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES). Préserver les forêts de la déforestation et de la dégradation forestière dans les pays tropicaux (mécanisme REDD), apporte une partie de la solution au problème du dérèglement climatique.
« Le dossier forêt (REDD) est certainement celui qui avancera le plus à Cancun, avec un certain nombre de décisions sur les modalités de mise en œuvre des projets de type REDD (garde-fous) » constate Eglantine Goux, chargée de mission forêt internationale à France Nature Environnement. Elle ajoute : « Une décision sur la mise en place de financements à long terme pour lutter contre les changements climatiques dans les pays en développement devrait également voir le jour. »
FNE demande :
Des engagements ambitieux de la part de l’Europe en ce qui concerne la réduction des émissions totales de GES : 30% d’ici 2020, par rapport à 1990 et 80 % d’ici 2050.
Un objectif global de zéro déforestation brute [1] à l’horizon 2020
La mobilisation de nouveaux financements (fonds publics + taxation des transactions financières) qui s’ajoute à l’aide publique au développement, à hauteur d’au moins 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 pour la mise en place de mesures d’adaptation et d’atténuation.
La détermination de pré-requis à tout projet REDD :
- Une définition claire du concept de « forêt naturelle »
- Le respect du Consentement Informé Libre et Préalable des Peuples Autochtones et de la Déclaration des Nations Unies des peuples autochtones
- Une priorité pour le financement de projet de conservation des forêts primaires.
Pour Sébastien Genest, vice-président de France Nature Environnement, « il est essentiel, afin d’établir un climat de confiance, que les pays développés s’engagent de manière contraignante à réduire leurs émissions de GES ainsi qu’à financer les pays en voie de développement pour les soutenir dans leurs efforts de lutte contre les changements climatiques. »
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France Nature Environnement sera présente à Cancun du 5 au 10 décembre.
[1] Dans le calcul du taux de déforestation brute les plantations ne sont pas prises en compte, contrairement au taux de déforestation nette. La déforestation brute peut être mesurée par télédétection et valablement convertie en « réductions d’émissions CO2 » (des valeurs par défaut de carbone/hectare, selon les biomes forestiers, sont proposées dans la méthodologie d’inventaire du GIEC).