Alors que le projet de loi Grenelle est en cours de préparation, les industriels des pesticides et une partie de la profession agricole exercent de fortes pressions sur le gouvernement et l’administration pour qu’ils renoncent à l’objectif fixé à l’issue du Grenelle, par le Président de la République, devant le Premier Ministre et le Président de l’Assemblée Nationale, de réduire de 50% l’usage des pesticides en France d’ici 10 ans. La fédération France Nature Environnement (FNE) interpelle le Président de la République pour que cet objectif soit maintenu et inscrit dans la loi.
Au moment où est attendu, pour 2008, l’aboutissement de plusieurs projets législatifs communautaires sur les produits phytosanitaires (élaboration de la directive sur l’utilisation durable des pesticides ; harmonisation des limites maximales de résidus ; finalisation du processus de révision des substances actives autorisées),
Au moment où la prise de conscience de la présence de PCB dans le Rhône et dans les lacs alpins démontre de manière inquiétante l’ampleur et la gravité des pollutions diffuses, la réduction de l’usage des pesticides apparaît d’une urgence absolue.
Pour Jean-Claude Bévillard, chargé des questions agricoles à FNE : « Toutes les masses d’eau sont aujourd’hui contaminées par des produits toxiques qui s’accumulent dans les sols mais aussi dans l’air ambiant. L’usage des pesticides est largement responsable de cette pollution généralisée. Nous ne pouvons plus poursuivre dans cette voie qui conduit à des catastrophes sanitaires et environnementales. »
FNE en appelle, solennellement, au Président de la République pour qu’il exige la transcription rigoureuse, dans le projet de loi Grenelle, de l’objectif de réduction de 50% de l’usage des pesticides d’ici 2018.