* Durée réelle 1h30 :
* 6 Intervenants répartis en 2 tables rondes :
Table ronde sur les apports théoriques liés à l’économie sociale
Patricia Toucas (Intervenant 1)
Henry Nogues (Intervenant 2)
Alain Leroux (Intervenant 3)
Table ronde avec des témoignages d’acteur
Fabienne Renaud (Intervenant 4)
Jacques Stern (Intervenant 5)
Joseph Merlet (Intervenant 6)
* Nombre de personnes et composition :
Environ 150 personnes avec une forte proportion de personnes de la MAIF
* Point de vue sur les interventions :
(Intervenant 1)
Historienne du Groupement National de la Coopération, chargée de cours à l’IUP Charles Gide.
Elle a repositionné l’économie sociale dans le contexte historique de sa naissance et de son développement durant un siècle et demi. 3 phases : l’économie sociale se développe à côté d’un embryon d’état, l’économie sociale se développe grâce à l’Etat, l’économie sociale se développe sur le marché. Le repositionnement historique a été intéressant car il a permis de mettre en lumière les héritages du passé et les positionnements présents.
(Intervenant 2)
Professeur d’économie à l’Université de Nantes - Membre du Laboratoire d’économie sociale de Nantes
Sous une approche très économique, il a surtout abordé ce qu’on appelle communément l’économie sociale (En parallèle de l’économie solidaire), mais en faisant une incursion sur le domaine de l’insertion. Il a expliqué les balancements théoriques et idéologiques des dirigeants de l’économie sociale dans leur rapport avec l’économie capitaliste, en appuyant sur le fait que les structures d’économie sociale était dans l’économie capitaliste (Libérale) et qu’en cela, elles devaient être performantes économiquement.
(Intervenant 3)
Professeur d’économie - Directeur du département philosophie économique Université Paul Cézanne
Il a développé une théorie issue de son livre. En prenant l’exemple de l’esprit des mutuelles Santé qui organisent leurs adhérents en fonction de critères sociologiques (Son constat [Non contredit] : un groupe d’adhérents de mutuelle se retrouve sur les mêmes bases sociologiques de « classe »), il a expliqué qu’il fallait que les individus se regroupent ensemble par affinité pour « gérer » eux-mêmes l’aide qu’ils apporteraient à leurs semblables. Une mutuelle mutualise les moyens d’assistance à ses propres ressortissants. Je tiens à préciser que son intervention m’a fait un peu sauter dans mon fauteuil, car elle pose une question de fond sur la place de l’Etat Providence et sur l’égalité de traitement de l’individu. J’ai trouvé que son intervention était très libérale (Au sein philosophique) car basée sur la capacité de l’individu à se déterminer et à agir, en dehors des considérations socio économiques, psychologiques et sociologiques dont il peut dépendre.
Par contre, là où il a mis le doigt sur quelque chose qui chatouillait un peu, et là encore sans contradiction, voire acceptation générale, il a expliqué que l’économie sociale relevait et bénéficiait aux classes moyennes et supérieures, mais ne concernait que très peu les classes défavorisées. Une extrapolation personnelle pour illustrer : les personnes en difficulté pensent elles à acheter des produits du commerce équitable, quand elles peinent à finir les mois ou à payer leur complémentaire ?
(Intervenant 4)
Conseillère régionale PdL Commission Action économique, adjointe au Maire de St Herblain
Visiblement, au moins les organisateurs et intervenants attendaient la prise de parole du Conseil Régional. Madame Renaud a positionné le Conseil Régional PdL dans une volonté forte, affirmée et traduite en acte de développer l’économie sociale. Elle a expliqué les raisons (Un de ses « combats ») de voir rattacher le dossier « économie sociale » à la commission Action Economique : Elle a donc expliqué que ce secteur avait un poids économique important, qu’il générait des richesses (Et pas forcément qu’économiques) et qu’il fallait absolument le sortir du cantonnement social / misérabiliste (Interprétation de moi) dans lequel beaucoup voulait le voir rester cantonné, le MEDEF le premier (Cf. rapport d’il y a deux ans). Elle a développé les aspects positifs mis en avant par l’économie sociale (Mode de gouvernance modèle, ancrage territorial, création de richesse et d’innovation, création d’emploi, solidarité nationale et internationale, reconnaissance de l’individu comme acteur économique, …). Un argument utilisé qui positionne bien l’économie sociale dans l’économique a été de comparer les poids économiques de certains secteurs, et donc de s’apercevoir que l’économie sociale équivaut au tourisme et à l’agriculture (En Pays de Loire). Elle a salué les volontés des acteurs sur les différents départements de se structurer pour être plus visibles et donc reconnus. Sauf pour la Vendée, où visiblement, un soucis persiste (De là à interpréter que cela vient des forces politiques en présence, il n’y avait qu’un pas).
(Intervenant 5)
Dirigeant de la coopérative « Aide pour tous »
Le directeur général a exposé la transformation d’une association en coopérative et a un peu abordé le débat actuel sur le développement des services à la personne, en expliquant que l’économie capitaliste avait fait des essais pour s’implanter dans le service à la personne, mais sans résultat, voire des échecs. Il a insisté sur l’esprit humain qu’il fallait pour faire ses métiers, mais aussi la nécessaire structuration et l’accompagnement indispensable.
(Intervenant 6)
Président de la C.R.E.S. Pays de Loire
S’appuyant sur les propos de la Conseillère Régionale, le Président a insisté sur la structuration engagée par les acteurs de l’économie sociale sur le territoire. Il a insisté aussi sur l’appui aux projets que la C.R.E.S. mettait en place, entre autre dans le cadre des fonds européens. Il a interpellé (Gentiment) Henry Nogues sur l’indispensable lien entre l’Université (Comme acteur de la formation) et l’économie sociale, car c’est entre autre un aspect du développement de la reconnaissance de ce secteur.
* Interventions de la salle :
2 ou 3 questions après chaque intervention environ. Souvent des questions d’acteurs identifiés.
2 questions finales ont été importantes. La première a été posée par Cyrille Chrétien, délégué régional du C.J.D.E.S. (Centre des Jeunes Dirigeants et Acteurs de l’Economie Sociale). Il a présenté le bilan sociétal (Projet élaboré et porté par le C.J.D.E.S. sur la responsabilité sociale et sociétale des entreprises et collectivités territoriales), puis a interrogé l’assistance sur la capacité (Râtée ?) de l’économie sociale à empêcher, et malheureusement aussi accompagner, la destruction d’emploi dans des bassins de vie. En prenant l’exemple d’Angers qui a perdu beaucoup d’emploi après la désindustrialisation et le départ de grosses sociétés (IBM et Thomson par exemple), la réflexion posée par le C.J.D.E.S. en région est « comment l’économie sociale peut éviter la destruction d’emploi (Reprise d’activités par les salariés en coopérative par exemple) ? Et si malheureusement, la destruction est effective, comment peut elle accompagner la création et la reprise d’emploi (Coopérative d’emploi et d’activité par exemple) ? Je pense qu’il y aurait une rencontre à faire entre la Région et le C.J.D.E.S.
La deuxième question a été posée par une déléguée de la MAIF. Elle a exposé ses difficultés en tant que dirigeante élue d’association à trouver des salariés compétents et possédant les valeurs de l’économie sociale. Je n’avais pas prévu d’intervenir lors de cette conférence (Et je n’avais d’ailleurs pas trouvé d’angle d’intervention jusqu’alors), mais cette question m’a « obligé » à lui répondre en présentant Ressources Solidaires.
* Conclusion :
Cette conférence à mon avis, était câlée sur la démocratisation de l’économie sociale pour l’expliquer au plus grand nombre, mais les propos étaient un peu trop techniques, voire théoriques (Malgré la présence d’un acteur de terrain). Elle manquait de supports visuels explicatifs (Seul Monsieur Nogues avait préparé un visuel à projeter sur écran). Une personne curieuse, mais ne connaissant pas plus que cela l’économie sociale, a du ressortir un peu frustrée. A l’inverse, une personne s’y intéressant déjà, n’a pas du apprendre grand-chose. Comme souvent pour des conférences de ce type, le positionnement est ambiguë, frustrant les uns et les autres. Il y a plus à creuser du côté des Ecosolies ou de la semaine de l’économie sociale de 2002 pour apporter au plus grand nombre l’information, et organiser peut être des séminaires plus « intellectuels » pour les techniciens, experts et militants de l’économie sociale. Cela rejoint de toute façon l’idée de l’intervenant 3 qui expliquait que cette économie ne pénétrait pas les couches populaires plus que cela.
L’enjeu est peut être là, aussi bien économiquement, sociologiquement que politiquement.