La crise sanitaire, sociale, économique, écologique et environnementale dans laquelle nous sommes depuis plus d’une année est, sans aucun doute, un de ces moments qui peuvent faire basculer les modèles en place et apporter des changements profonds dans notre vie en société, dans nos manières de vivre.
Elle peut aussi être un phénomène temporaire qui trouvera son échéance lorsque la crise sera passée, oublieux que nous serons de ce que nous avons vécu de bon et de moins bon.
Elle peut, enfin, nous permettre d’évoluer, par un phénomène de résilience qui nous fera dépasser les traumatismes pour mieux nous reconstruire.
Chacun trouvera probablement son chemin dans cette évolution, mais il y a fort à parier que nous aurons, encore longtemps à gérer ces situations d’isolement social, de relations numériques, sans parler des conséquences économiques et sociales qui perdureront probablement.
Y a-t-il des changements ?
Les citadins continueront-ils à rester des ruraux définitifs (avec le chant du coq ou la cloche de l’église si dérangeants pour certains), les solidarités continueront-elles à s’exprimer et à modifier les relations sociales pour aller vers plus de convivialité (contrariée par les contraintes de couvre-feux et les désirs réfrénés de sortir de chez soi), les volontés de déplacements plus verts seront-ils toujours autant d’actualité et conduiront-ils à un développement de véhicules “propres” accessibles financièrement à tous, … ? Bref, tout ce qui est plutôt considéré comme une avancée plus démocratique, plus écologiste, plus solidaire, plus juste, en ce temps de pandémie aura-t-il encore les moyens ou les volontés de durer au-delà de la libération (puisque nous serions, selon certains, “en temps de guerre” !) ?
Qu’il soit permis d’en douter tant il est à noter combien les travers de l’économie capitaliste continuent, mais de manière plus discrète, à exister, voire à se développer. La France connaît trois millionnaires de plus alors que la pauvreté représente 9,1 millions de personnes. Ces chiffres sont comme un symbole de cette société qui devrait développer plus de solidarité mais qui ne sait qu’accroître les inégalités et encourager l’enrichissement individuel plutôt que l’engagement de solidarités actives.