« L’action sociale est le premier secteur d’activité de l’ESS. Il y concentre 40,9 % des emplois, soit 974265 salarié.e.s, sur des postes majoritairement occupés par des femmes (77,9%) et dans des associations (95,2%) » (Observatoire National de l’ESS 2020, p.155). L’action sociale, c’est : l’aide par le travail où 93,3 % du total de l’emploi relève de l’ESS, l’aide à domicile avec plus de 68 % des emplois en ESS, l’hébergement médico-social et social pour près de 54 % des emplois en ESS, et 41 % pour l’accueil des jeunes enfants. Les autres associations d’action sociale qui comptent près de 60 % en ESS concernent la prévention, l’accompagnement des personnes précarisées, les associations caritatives ou d’entraide à l’international. C’est donc un univers complexe qui se cache derrière le secteur associatif de l’action sociale, nous plaçant face à un paysage associatif pluriel (Tchernonog et Prouteau, 2019)[2]. En outre, « action sociale ou aide sociale », la confusion existe dans l’opinion publique, rendant le rôle des associations d’action sociale difficilement explicite, et, accentuant une forme d’instrumentalisation des associations d’action sociale par les élus. Comment sortir de cette relative imprécision qui pèse sur ces associations qui, à la sortie de la Covid-19, connaîtront un rôle à priori plus important encore que celui connu jusqu’alors ?
Pouvons-nous dès lors défendre une typologie des associations d’action sociale en lieu et place de la taxonomie statistique de manière à (mieux) rendre compte de leur légitimité ?
I – De la légitimité discutée des Associations d’action sociale …..
Selon Hardy (1999, p.15)[3] : « L’action sociale organise les actions de prévention et les interventions ponctuelles, catégorielles et globales de l’État, des collectivités territoriales, des organismes de Sécurité sociale et des associations afin de :
remédier aux faiblesses de la protection sociale légale (aide sociale, Sécurité sociale, assurance chômage) et complémentaire ;
permettre l’accès de tous à leurs droits, aux services et aux équipements,
donner de l’effectivité aux droits sociaux reconnus dans le préambule de la Constitution et dans les grandes lois sociales en rendant objectifs ces droits subjectifs ;
rendre concrets des droits nouveaux seulement reconnus implicitement comme les droits aux loisirs, à la culture, aux sports, aux vacances ;
transformer par rapport à l’insertion des exclus une morale d’intention en morale d’action ;
assurer le « mieux vivre ensemble » et la cohésion sociale, afin de façonner en permanence un projet de citoyenneté ».