On mélange tout, il en sortira bien quelque chose... de bien !

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On mélange tout, il en sortira bien quelque chose... de bien !

Depuis que je traîne mes oreilles dans le vaste monde de l’économie sociale et solidaire, le débat fait rage. Avant, c’était assez repéré : l’économie solidaire n’était pas assez autonome sur son modèle économique, à la différence de l’économie sociale. Et l’économie sociale perdait un peu ses valeurs de transformation de la société, à l’inverse de l’économie solidaire. Puis sont passés les Etats Généraux de l’ESS (2011), l’élection de François Hollande et la loi Hamon de 2014. Les 2 économies se sont mises sous la même bannière diplomatique de l’ESS. Puis dans les discussions de la loi de 2014, l’entrepreneuriat social a pointé son nez pour rebattre les cartes de la discussion et des guerres de tranchées. Là encore, la loi de 2014 a fermé le ban en intégrant l’ESS et l’entrepreneuriat social. Certains diront que je réécris l’histoire, mais l’ayant vécu de l’intérieur aussi !
Et puis était la RSE, venue de la sphère capitaliste, elle a percuté les acteurs de l’ESS en les renvoyant sur des zones sur lesquelles ils étaient un peu en retrait. L’environnement, la place des salariés, la raison d’être, ... La loi sur l’ESS au Luxembourg a été un symbole fort. Elle mettait dans le même panier les acteurs souhaitant répondre à des maux sociétaux. Ce n’est pas l’ESS historique qui est ressorti vainqueur de la bataille.
Pourquoi je vous parle de tout cela. Quelques articles de la semaine me font penser que l’histoire est une continuité (C’est beau ça !). Commençons par l’utilisation du mot "décroissance" dans la sphère de l’entreprise. Le le Collège des Directeurs du Développement Durable organise d’ailleurs une conférence pour la sortie d’un livre sur ce thème. Continuons par le label B-corp. Ce label est l’un des premiers reconnus en terme de RSE. En 2006, lors de son lancement, un de ses fondateurs, l’entrepreneur Jay Coen Gilbert, expliquait : « nous devons passer à un capitalisme du xxi e siècle qui crée de la valeur aussi bien pour les actionnaires que pour la société ». On mettra donc de côté la transformation profonde de la société. Et on entrera dans l’ère de l’impact positif. Bien entendu, il est important de mesurer l’impact des acteurs, et si possible qu’il soit positif. Ce que je regrette, c’est le mélange des genres. L’ESS va plus loin, justement, par ses positions sur la répartition du pouvoir et la répartition des fruits de la production. Pour partie contrainte par des statuts légaux, l’ESS n’est ni dans la charte, ni dans le contrat.
Quand à Marseille, on ouvre un supermarché coopératif, Super Cafoutch, il est autogéré par les clients coopérateurs. Leurs intérêts de clients rejoignent leurs intérêts de coopérateurs qui rejoignent ceux du territoire et de la population en entier.
D’autant que les grandes entreprises bien notées par les certificateurs RSE s’absolvent bien souvent des mêmes contraintes dans les pays émergents. Les affaires n’ont pas les mêmes odeurs ici et là. C’est en substance le combat du Collectif Ethique sur l’Etiquette et de Sherpa.

Bonne lecture,
Bonne fin de semaine,

Guillaume

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