En cet édito de rentrée, je me paye le luxe d’en appeler à celui du 25 mai... Soit 3 mois auparavant ! Et de quoi je parlais ? Du cataclysme du renouvellement de la gouvernance d’Impact France. Il n’était pas encore fait, c’était les bruits de couloirs, les rumeurs, les premiers positionnements. Et certains, dont une partie des historiques au premier rang desquels l’ancien commissaire à l’ESS (Christophe Itier), contestaient l’orientation qui se prenaient depuis quelques temps, dont un des symboles était l’arrivée potentiel de Pascal Demurger à la co-présidence. Bref. Pourquoi j’en reparle ? parce qu’il y a quelques jours (Le 28) est né le MOUVESS (Notez les 2 "s" comme pied de nez) autour du même Itier et de Jonathan Jérémiasz qui a été membre des bureaux d’ESS France et du CSESS au titre du Mouvement Impact France. Cette création fait suite à un appel de 200 entrepreneurs sociaux paru dans le JDD [1]. Je n’ai rien reçu officiellement mais vous pouvez lire le post linkedin de son nouveau président Jonathan Jérémiasz. Certaines personnes me sont connues, certaines sont même très appréciées [2] pour leur engagement ou leur parcours. ESS France devait rassembler, y compris au delà en allant chercher ceux qui ne le voulaient pas tant que cela. On peut s’interroger (encore) sur l’envie de certains à se rassembler autour d’une marque "ESS" mais pas autour d’un même projet politique. Cela ne changera pas la face du monde, l’émulsion des esprits devra conduire à des projets et des analyses intéressantes, que l’on soit d’accord ou pas avec elles. Bonne continuation au MOUVESS, au MIF et autres regroupements, l’ESS se fait surtout par les individus sur le terrain.

D’ailleurs, le terrain, parlons en ! L’actualité de cette rentrée a été centrée sur le rapport de l’UNICEF et de la Fédération des Acteurs de la Solidarité. Leur cinquième baromètre « Enfants à la rue » constate avec effroi (et répétition) : "le nombre d’enfants sans solution d’hébergement est en augmentation de plus de 20 % par rapport à l’année dernière et 2,5 fois plus qu’il y a 18 mois". Le baromètre mesure et rapport qu’au moins 1990 enfants seront sans solution d’hébergement à la rentrée scolaire : "Dans la nuit du 21 au 22 août, 3 735 personnes en famille qui avaient sollicité le 115 n’ont pas pu être hébergées faute de places disponibles dans les structures d’hébergement pouvant les accueillir. Parmi elles, 1 990 étaient des enfants, dont 480 de moins de trois ans". Les organisations portant le baromètre, relayées par le Collectif des Associations Unies appellent les ministres nouvellement nommés à mettre en place des mesures rapides et efficaces, comme par exemple une "trêve scolaire des expulsions" !

Les Licoornes vont grossir... Elles vont grossir de 4 tailles en accueillant dans le collectif de coopératives 4 nouvelles entités dont les noms seront dévoilés au festival l’Onde de Coop de la semaine prochaine. Il est primordial que les coopératives venant s’affronter aux concurrents capitalistes sur des marchés compliqués soient visibles et puissent s’unir pour partager pratiques et énergie. Même si certaines vont mal, le festival est un exemple que le principe 6 des coopératives prend tout son sens !

6. Coopération entre les coopératives
Les coopératives servent leurs membres le plus efficacement possible, et renforcent le mouvement coopératif en collaborant via des structures locales, nationales, régionales et internationales.

Et cela renforcera probablement la santé de tous les participants puisqu’une étude réalisée par la neuropsychologue et directrice de recherche au CNRS Sylvie Chokron tendrait à montrer que les gens qui donnent se sentent en meilleure forme. C’est un édito de l’association Française des Fundraisers qui en parlent, on ne peut que les croire.

Bonne lecture,
Bonne rentrée
Et bonne fin de semaine !

Guillaume Chocteau