La Fédération nationale d’agriculture biologique des régions de France soutient pleinement les grévistes de la faim qui protestent contre un gouvernement ne tenant pas ses promesses en matière d’OGM.
Les déclarations du Président de la République, en clôture du Grenelle de l’environnement, puis celles de Jean-Louis Borloo sur le refus de prendre un risque de contamination de l’environnement par les OGM, devaient logiquement aboutir à une invocation de la clause de sauvegarde pour interdire le MON 810. L’innocuité de ce maïs hybride, seule variété OGM autorisée à la culture en France, a été mise en doute par des études scientifiques récentes. La France ayant déjà soutenu cette clause de sauvegarde déposée par l’Autriche, rien ne l’empêche de l’invoquer pour son propre territoire. Au lieu de cela, le gouvernement, sous la pression des lobbies de l’agrochimie, a choisi de « geler » la vente de semences de ce maïs durant les mois d’hiver, s’engageant à lever l’interdiction au plus tard le 8 février au soir et ainsi de permettre les semis de printemps.
Partout où les surfaces semées en OGM se sont multipliées, les cultures biologiques se sont révélées impossibles à maintenir. Les bio canadiens ont dû arrêter le colza OGM, et les espagnols le maïs. Aujourd’hui, la très grande majorité des consommateurs refuse de consommer des OGM et soutient la production biologique. Celle-ci, alternative crédible à la production conventionnelle, n’utilise pas d’OGM et ses producteurs, comme ses consommateurs, refusent toute contamination de leurs récoltes. Devant l’impossibilité de contenir la dissémination des OGM dans l’environnement, comme l’a encore montré dernièrement le rapport de novembre dernier, il est urgent de les interdire.