À l’heure de la COP 21 mais aussi de la nécessité de nourrir une population mondiale toujours plus nombreuse, à l’heure d’une perte de la biodiversité sans précédent à l’échelle planétaire, quelle agriculture répondra le mieux demain, à l’ensemble des enjeux climatiques, environnementaux, économiques et sociaux auxquels nous devons faire face ?
Question au combien complexe et pourtant le rapport de 2010 d’Olivier de Schutter, rapporteur spécial de la FAO le dit très clairement, l’agro-écologie est la solution !
Parce que les émissions des GES sont essentiellement dus, en agriculture, au protoxyde d’azote et donc à la fabrication des engrais chimiques de synthèse, faisons en sorte de les supprimer,
Parce que le CO2 est surtout capté par les prairies, les arbres et un taux de matière organiques élevé dans le sol, proposons des modes de production avec des rotations longues incluant les prairies, l’agroforesterie et la couverture des sols,
Parce que plus un système agricole est diversifié et adapté à son territoire (diversité de cultures, de variétés, présence d’infrastructures écologiques, etc.), plus il est résilient, favorisons des agro-éco systèmes complexes.
Parce que la production agricole doit permettre la souveraineté alimentaire de tous les peuples, arrêtons d’importer du soja OGM d’Amérique du sud et produisons nous mêmes nos protéines
Parce que les paysans doivent vivre dignement de leur métier, incitons-les à créer de la valeur ajoutée sur leur ferme en produisant de la qualité et non de la quantité. Plus ils seront autonomes et indépendants des firmes agro chimiques et agro alimentaires, plus le fruit de leurs travail leur reviendra.
Les solutions sont là et pourtant on peine à les entendre ! L’agriculture biologique est la forme la plus aboutie de l’agro-écologie, qu’attendons- nous pour changer d’échelle et offrir des alternatives pour faire vivre les paysannes et paysans en France mais aussi partout dans le monde ?
Stéphanie PAGEOT
Présidente de la FNAB