Les Faucheurs Volontaires ont mené une action le 24 juillet en Indre-et-Loire sur des parcelles expérimentales de tournesol. Le 28 juillet, malgré l’absence d’accord entre les Etats-membres, la Commission européenne a autorisé l’importation dans l’Union européenne, dans un but commercial, de six maïs génétiquement modifiés destinés à l’alimentation humaine et animale. La Fédération Nationale d’Agriculture Biologique des régions de France (FNAB) analyse et réagit.
Alors que les fondamentaux du modèle agricole productiviste sont aujourd’hui très fortement ébranlés (impacts environnementaux insoutenables, crise économique des producteurs, déstructuration des agricultures vivrières etc.), les lobbys agro-industriels redoublent d’efforts pour imposer une nouvelle étape d’industrialisation et de financiarisation de l’agriculture dans le monde entier. Ce combat pour la privatisation du vivant mobilise des moyens considérables et met sous tension les autorités publiques en provoquant de véritables crises institutionnelles et démocratiques.
Dans ce contexte, la FNAB se félicite de la réaction de citoyens responsables face aux tentatives d’imposer des OGM aux européens qui n’en veulent pas. Elle s’étonne dès lors de la réaction concertée de certains députés UMP qui utilisent l’argumentaire des lobbies pro-OGM en parlant de tournesols « tolérants, (…) intéressants sur le plan de la santé publique et de l’agronomie ».
De nombreux types de manipulation génétiques existent sur les plantes. Les Faucheurs Volontaires ont arrêté le développement de tournesols « mutants », non classés OGM par l’administration de la Commission européenne, parce qu’ils avaient acquis une tolérance à un herbicide par mutagenèse et non par transgénèse.
Il est temps qu’apparaissent au grand jour ces cultures mutantes cachées. Il n’existe pas à ce jour de réglementation spécifique pour ces plantes mutantes en France. Leurs risques sanitaires et environnementaux ne sont donc pas étudiés.
De plus, l’agriculture européenne et française doit évoluer pour sortir des impasses techniques, sociales, environnementales et humaines qu’elle a créées.
La Politique Agricole Commune doit évoluer vers une agriculture qui favorise une alimentation saine, relocalisée, et permette aux peuples d’atteindre la souveraineté alimentaire, c’est-à-dire de mettre en place les politiques agricoles les mieux adaptées à leurs populations sans qu’elles puissent avoir un impact négatif sur les populations d’autres pays.
Economie et agriculture doivent prendre en compte les attentes sociales et écologiques. En ce sens, l’agriculture biologique est une référence, un levier pour cette transformation globale de la société.
Le Commissaire européen en charge de l’agriculture, Dacian Ciolos, a appelé les citoyens à faire entendre leur voix pour changer d’agriculture en faisant pression sur les lobbies qui tentent toujours de contrôler les décisions bruxelloises.
L’action réalisée par les Faucheurs Volontaires sur les tournesols mutants participe de la parole retrouvée aux citoyens. Les paysans biologiques ne peuvent donc que s’en féliciter.