Alors que l’opération Vélib, lancée dimanche dernier à Paris, s’annonce
déjà comme un succès, les Amis de la Terre s’alarment de l’utilisation
des puces radio-fréquence RFID pour le suivi des déplacement des abonnés
longue durée. Ils y voient une lourde menace sur les libertés
individuelles alors que les citoyens sont très mal informés de la
prolifération de ces nouvelles technologies potentiellement
liberticides, notamment du fait qu’elles sont traçables à distance.
Lancée dimanche 15 juillet à Paris, l’opération Vélib s’annonce déjà
comme un véritable succès. Les Amis de la Terre se réjouissent que le
vélo, moyen de transport urbain et par excellence, populaire, propre et
convivial, reprenne la place qu’il mérite dans la capitale. Cependant,
les Amis de la Terre s’inquiètent beaucoup d’apprendre que les données
relatives aux déplacements des abonnés longue durée seront conservées
pendant 5 jours par la société gestionnaire Somupi, filiale du groupe
Decaux et sous-traitante de la Mairie de Paris pour Vélib.
Alors que la Commission nationale informatique et liberté (CNIL) vient
de faire des déclarations alarmantes quant aux menaces croissantes
posées par les nouvelles technologies sur les libertés démocratiques, il
aurait été judicieux d’informer et de consulter préalablement les
usagers de Vélib, voire de choisir d’autres systèmes. Le traditionnelle
carte magnétique, par exemple, sans conservation des données des
déplacements, n’aurait-elle pas été appropriée ?
Gwenael Wasse, chargé de la responsabilité sociale et environnementale
des entreprises aux Amis de la Terre, s’interroge : « A l’origine, la
société Decaux voulait conserver les données durant deux années ; cela
lui a heureusement été refusé par la CNIL mais est encore en attente de
validation. Sur le principe, il est très inquiétant d’imaginer qu’une
multinationale telle que Decaux, numéro 1 mondial du mobilier urbain,
puisse conserver des données qui devraient rester confidentielles sur
les déplacements quotidiens de dizaines de milliers de citoyens ! ».
Dubitatif, il ajoute : « Cela n’a plus rien à voir avec l’écologie
urbaine et la lutte contre le
changement climatique, mais plutôt sans doute avec du marketing ; ce
n’est pas en tout cas le modèle social et technologique durable que
souhaitent les Amis de la Terre ! ».
Il ne s’agit en aucun cas de rejeter les avancées technologiques dans
leur ensemble, mais bien d’assurer leur maîtrise par les citoyens. Dans
cette optique, les Amis de la Terre demandent expressément à la
société Decaux de se justifier publiquement quant à l’utilisation exacte
qui sera faite des données relatives aux déplacements des usagers de
Vélib, et des garanties apportées quant à leur destruction. D’une
manière plus générale, ils appellent les citoyens à faire preuve de la
plus grande vigilance vis-à-vis de la prolifération des nouvelles
technologies de traçage
dans leur vie quotidienne.