En France, de plus en plus de multinationales ou d’« agri-managers » recourent à des sociétés agricoles afin de créer des exploitations de plusieurs milliers d’hectares très faibles en emploi. Cet accaparement des terres agricoles a une double conséquence : l’agriculture française perd continuellement ses fermes et ses agriculteur·ices, et nous nous éloignons toujours plus de la possibilité d’une transition agroécologique qui ne peut se faire sans paysannes et paysans nombreux et nombreuses. Ces 10 prochaines années, avec la vague massive de départs en retraite des agriculteur·ices actuel·les, environ la moitié des terres agricoles va changer de main. Si l’on ne fait rien, ce phénomène va s’emballer. Au contraire, si l’on agit, la décennie à venir représente une opportunité unique de recréer un emploi agricole de qualité et de développer massivement l’agroécologie.
Le gouvernement prépare une Loi d’Orientation Agricole (LOA) pour installer massivement des agriculteur·ices : pour y parvenir, il doit d’urgence limiter la surface de terres agricoles qu’une même personne peut contrôler. Nous proposons de fixer un plafond à 300 hectares, afin d’assurer au plus grand nombre la liberté d’entreprendre et de cultiver la terre.