Les Amis de la Terre, dans le cadre de leur campagne « Banques
françaises : épargnez le climat ! », félicitent la Société Générale pour
avoir lancé en début de semaine le premier produit boursier
exclusivement consacré à l’énergie solaire. Cela atteste la vigueur et
l’attrait de ce secteur au potentiel colossal. Cependant, ce produit
financier (certificat) fonctionne avec les risques inhérents à la Bourse
et est lancé au milieu d’une offre pléthorique où il faudra assurer sa
visibilité. Surtout, la Société Générale ne remet pas du tout en cause
ses financements massifs du changement climatique.
La Société Générale propose depuis le 24 avril des certificats pour
investir dans l’énergie solaire (thermique et photovoltaïque) à travers
l’indice World Solar Energy (SOLEX). Cet indice composé par Sustainable
Asset Management Group et calculé par Dow Jones Indexes couvre les dix
plus grandes valeurs internationales dans le domaine de l’énergie
solaire. Les certificats sont destinés aux investisseurs particuliers et
professionnels.
Sébastien Godinot des Amis de la Terre estime : « C’est une bonne
nouvelle, car ce lancement par un groupe énorme comme la Société
Générale, pourtant très peu porté jusqu’ici à prendre en compte
l’environnement comme l’a montré notre analyse [1], prouve le décollage
de l’énergie solaire comme importante énergie propre mais également
comme filière économiquement rentable, avec un potentiel de
développement économique et de création d’emploi exceptionnel partout
dans le monde. Et les économies d’échelle et l’innovation en diminuent
très rapidement les coûts. »
Il poursuit : « Mais la Société Générale se vante elle même de proposer
plus de 1700 produits de Bourse : dans ce cadre, il est impératif
qu’elle mette en place un important programme de sensibilisation de ses
collaborateurs et clients, sans quoi ce produit n’aura aucune visibilité
et ne servira à rien. De plus, la Bourse ne peut en aucun cas être le
seul axe financier pour développer l’énergie solaire, car elle ne
concerne que l’infime minorité des entreprises côtées et comporte des
risques multiples ; créer des prêts bonifiés pour les particuliers et
les PME-PMI et des fonds pour les petites entreprises est également
indispensable ».
« D’autre part, à la dépendance excessive des pays riches au pétrole, il
est incohérent de répondre par encore plus de pétrole, premier
responsable mondial du changement climatique : la Société Générale doit
parvenir à un bilan carbone neutre et s’engager à diminuer les émissions
de gaz à effet de serre de son portfolio énergie, comme l’ont déjà fait
d’autres banques (Bank of America, Etats Unis ; HSBC, Royaume-Uni) ».