Nous sommes de plus en plus nombreux à consommer de plus en plus d’OGM. Les combats écologistes contre la modification génétique des végétaux, comme le fauchage très médiatique de parcelles expérimentales, ne doivent pas occulter ce constat : fin 2005, on compte dans le monde 8,5 millions d’agriculteurs qui exploitent 90 millions d’hectares de ce type. Les plantes transgéniques, en hausse de 11 % sur l’année 2004-2005, couvrent déjà 6 % des terres cultivées sur la planète. Longtemps réservées aux pays industrialisés (Amérique du Nord), elles gagnent du terrain dans les pays pauvres, et surtout en Chine et en Inde, où des moyens considérables sont engagés pour leur développement.
Cette production, pour l’instant concentrée sur le soja, le maïs, le coton et le colza, se retrouve nécessairement dans l’alimentation. La mondialisation des échanges, les contaminations naturelles ou accidentelles et la complexité des circuits agroalimentaires rendent assez vains les efforts d’étanchéité des filières. A l’exception des produits garantis sans OGM fabriqués à grands frais, par précaution et par intérêt, nous mangeons tous des ingrédients génétiquement modifiés.