Après l’incendie du campement de Grande-Synthe, plus d’un millier de personnes - pour certaines initialement accueillies en gymnases - ont été rapidement hébergées dans des centres de mise à l’abri ouverts en urgence, confirmant la nécessité d’augmenter l’offre d’hébergement et d’accompagnement et renforçant notre opposition à la fermeture envisagée de certains d’entre eux.
Malgré les efforts des pouvoirs publics pour reconstituer ce parc, la situation reste en effet trop tendue, notamment sur le littoral, dans plusieurs métropoles régionales et à Paris, ce qui a entrainé des violences inacceptables à proximité du Centre de Premier Accueil parisien (CPA), liées à la pénurie de places d’accueil qui contraint les associations à limiter le nombre de prises en charge.
Face au risque de réinstallation de campements massifs en raison d’une insuffisance de solutions et de planification, les associations ont été reçues le 18 avril par les directeurs de cabinet de la ministre du Logement et de l’Habitat durable et du ministre de l’Intérieur.
Afin d’assurer la prise en charge des migrants, ces derniers ont rappelé les engagements de l’État :
La reconstitution du parc de CAO à hauteur de 10 000 places, auxquelles s’ajoutent, pour l’Ile-de-France, 9 000 places en centres d’hébergement d’urgence migrants.
L’engagement de 300 orientations hebdomadaires vers les CAO et CHU migrants des personnes accueillies au CPA afin d’assurer une fluidité du dispositif en conformité avec les arrivées actuellement constatées dans la capitale.
La poursuite de la création de CADA, portant la capacité nationale de 40 000 places dans les prochaines semaines.
L’accès à l’ADA (allocation) qui doit être garanti à tous les demandeurs d’asile sans retard ni discrimination.
Ces annonces qui ont valeur d’engagement, y compris financier, constituent pour les associations un socle minimal qui ne saurait être remis en cause dans les semaines et mois à venir. Cette mobilisation doit même s’amplifier pour garantir le droit à l’hébergement et à l’accompagnement vers l’asile de toutes les personnes qui demandent la protection de la France mais aussi une prise en charge immédiate des mineurs isolés en protection de l’enfance.
C’est pourquoi les associations attendent des préfets, mais aussi des collectivités locales, une implication sans faille dans ce dispositif, en mobilisant en urgence toutes les capacités d’accueil nécessaires, réparties sur l’ensemble du territoire national, seule manière de prévenir une nouvelle crise humanitaire d’ampleur.