Alors que le pays est confronté à une extrême saturation du 115 et des centres d’hébergement, la Fédération s’inquiète de la fermeture annoncée dans quelques semaines de milliers de places d’hébergement.
Emmaüs Solidarité, qui gère le centre de premier accueil des migrants à Paris, a récemment lancé une alerte sur la diminution inquiétante des solutions d’hébergement et d’accompagnement des personnes qui arrivent sur Paris et sur les risques de reconstitution de campements indignes dans la capitale. Si ce centre a permis d’héberger et d’accompagner avec succès 6000 ménages depuis son ouverture, il importe qu’il ne soit pas dans l’incapacité d’orienter les primo-arrivants en raison d’une insuffisance de places d’hébergement disponibles. Cette situation sera aggravée par la perspective de la fermeture au plan national de 2500 places de mise à l’abri en CAO à partir du mois d’avril.
L’inquiétude est également très forte sur les conditions de sortie du plan hiver : plusieurs centaines de personnes ont déjà été remises à la rue suite à la fermeture de gymnases et salles collectives dans les grandes villes (Lyon, Bordeaux, Lille…). Si l’Etat a annoncé l’ouverture au plan national de 10 000 places temporaires cet hiver, nous ne savons pas à ce jour combien de places seront pérennisées sur les territoires et quelles seront les solutions proposées aux personnes sans abri en cas de fermeture.
Dans ce contexte très préoccupant, la Fédération des Acteurs de la Solidarité et EMMAÜS Solidarité demandent à l’Etat, aux collectivités locales, aux bailleurs sociaux une mobilisation nationale exceptionnelle pour ouvrir de nouvelles capacités d’accueil dignes et pérennes, avec un accompagnement, afin d’éviter les remises à la rue sans solution et d’assurer des sorties dignes du centre de premier accueil de migrants à Paris seules susceptibles d’éviter la reconstitution de campements.