Avec la fin de la trêve hivernale commence le compte à rebours des fermetures de centres d’hébergement ouverts cet hiver, et l’angoisse du retour à la rue pour des milliers de personnes hébergées, isolées ou en familles.
Malgré une forte mobilisation des services de l’État et des associations pour ouvrir cet hiver jusqu’à 15 000 places d’hébergement ou de « mise à l’abri » en complément des centres d’hébergement ouverts toute l’année, la situation est toujours extrêmement tendue : des centaines de personnes appelant le 115 n’obtiennent pas d’hébergement dans les grandes agglomérations comme Paris, Lyon, Lille, Toulouse ou Marseille. A Paris, au plus fort des ouvertures de place en février, ce sont 3 600 personnes qui ont été recensées à la rue, soit 10% en plus en un an à périmètre constant.
Pourtant, la fin de la trêve hivernale le 31 mars signe la fermeture de milliers de places d’hébergement. La Fédération des acteurs de la solidarité a recensé parmi les associations adhérentes le risque de fermeture de 8000 places d’ici fin juin avec un pic début avril (moins 5470 places). Sur ces 8000 places menacées de fermeture, les régions les plus touchées sont l’Ile-de-France (moins 4541 places), l’Occitanie (moins 912 places) et Auvergne-Rhône-Alpes (moins 885 places). La fermeture de ces capacités d’accueil, dans un contexte de saturation extrême de l’hébergement et de l’accès au logement provoquerait des remises à la rue massives de personnes en situation de grande exclusion et la multiplication de campements indignes dans les grandes villes.