Document confidentiel défense sur le réacteur nucléaire EPR : Déjà plus de 20 000 signataires en faveur de Stéphane Lhomme

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Document confidentiel défense sur le réacteur nucléaire EPR : Déjà plus de 20 000 signataires en faveur de Stéphane Lhomme

Le porte-parole du Réseau "Sortir du nucléaire" est menacé de 5 ans de prison
pour avoir révélé la vulnérabilité de l’EPR en cas de crash d’avion de ligne

Ce vendredi 19 juin, a été franchie la barre des 20 000 signataires de l’ Appel pour un classement "sans suites" en faveur de Stéphane Lhomme, porte-parole du Réseau "Sortir du nucléaire", menacé de 5 ans de prison pour avoir révélé la vulnérabilité du réacteur nucléaire EPR en cas de crash d’avion de ligne.

Parmi les signataires, on note des personnalités comme Corinne Lepage, Noël Mamère, Olivier Besancenot, José Bové, Jacqueline Fraysse, Yves Cochet, Yann Arthus-Bertrand, mais aussi le navigateur Eugène Riguidel, des représentants associatifs comme Jean-Marie Harribey (co-président d’Attac), Roland Desbordes (Président de la Criirad), des artistes renommés comme Henri Texier, Kent, Etienne Davodeau, etc.

En novembre 2003, le Réseau "Sortir du nucléaire" révèle qu’il détient un document confidentiel défense issu d’EDF qui reconnaît que, contrairement à ce que prétendent les autorités françaises, le réacteur français EPR n’est pas conçu pour résister à un crash d’avion de ligne (voir notre dossier Document confidentiel défense). Ce document a été évoqué à de nombreuses reprises dans la presse, et a jeté le trouble sur le débat public officiel organisé en 2005 et 2006 sur le réacteur EPR : la Commission nationale du débat public a même censuré la contribution de "Sortir du nucléaire" qui évoquait le fameux document.

En mai 2006 et mars 2008, Stéphane Lhomme, porte-parole du Réseau "Sortir du nucléaire", a été placé en garde à vue par la DST (aujourd’hui DCRI), sur réquisition du Parquet de Paris... section antiterroriste. Accusé de "compromission du secret de la défense nationale", alors qu’il n’a fait que son devoir de citoyen, Stéphane Lhomme risque 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende.

Depuis mai 2006, Stéphane Lhomme est visé par une "enquête préliminaire" bien curieuse puisqu’elle court... depuis plus de trois ans : une durée tout à fait hors norme. Les conséquences principales de ce "sur-place" judiciaire sont l’impossibilité d’accéder au dossier et le fait de garder sur la tête une "épée de Damoclès" de 5 ans de prison.

Le 4 avril 2008, le vice-procureur Alexandre Plantevin, sollicité à plusieurs reprises par l’avocat du Réseau "Sortir du nucléaire" Me Busson, avait enfin répondu, assurant que l’accès au dossier serait possible "sous quinzaine", dès que la DST aurait "transmis les derniers actes effectués". Or, plus d’un an après, malgré d’autres relances, rien n’a changé. Aussi, le 4 mai 2009, Réseau "Sortir du nucléaire" a saisi Laurent Le Mesle, Procureur général près la Cours d’appel de Paris. La pétition soutient cette démarche, demande la clôture de l’enquête préliminaire et, surtout, demande un classement "sans suites" en faveur de Stéphane Lhomme.

Par ailleurs, toujours dans cette affaire de document confidentiel défense, EDF aurait mis en place des opérations illégales d’espionnage [1] de Stéphane Lhomme et du Réseau "Sortir du nucléaire", lesquels se sont constitués parties-civiles. Le texte demande là aussi à ce que toute la vérité soit faite.

Document confidentiel défense...

[1Dans son édition du 8 avril 2009, le Canard enchaîné affirme que, depuis 2006, EDF a placé Stéphane Lhomme sous surveillance par le biais de sociétés privées. Le magazine Le Point, dans son édition du 23 avril 2009, affirme que "La boîte mail de Stéphane Lhomme aurait été espionnée grâce à un contact chez Wanadoo"

Source : Signer l’appel en ligne...

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