Alors que des millions de Japonais souffrent dans leur chair du tremblement de terre et du tsunami qui ont ravagé la côte est du Japon le 11 mars dernier, et que les coeurs de trois réacteurs nucléaires incontrôlables sont entrés en fusion, provoquant des explosions et des rejets radioactifs massifs, Nicolas Sarkozy fanfaronne sur la sûreté du réacteur EPR en affirmant ce matin que "si un Boeing 747 s’écrase sur une centrale, le réacteur n’est pas touché" [1].
Le Réseau « Sortir du nucléaire » a pourtant rendu public en 2003 avec d’autres associations, un document « confidentiel défense » d’EDF, démontrant que le réacteur nucléaire EPR ne résisterait pas au crash d’un avion de ligne [2], pas plus qu’aucun autre réacteur nucléaire au monde.
Le Réseau "Sortir du nucléaire" souligne combien il est insensé de vanter la sécurité d’un réacteur qui n’a jamais fonctionné et dont les défauts de construction sont légions. L’EPR est surtout connu pour ses retards à la livraison, des surcoûts qui se chiffrent en milliards d’euros et l’utilisation prévue d’une quantité record du combustible au plutonium qui en ferait le réacteur le plus dangereux au monde, s’il devait jamais voir le jour. Non Monsieur le Président, la nationalité d’un réacteur ne change rien à sa dangerosité structurelle.
Evoquant l’industrie nucléaire française, le Président a déclaré "si on est les plus chers, c’est parce qu’on est les plus sûrs !". Nicolas Sarkozy doit ignorer la dernière révélation d’EDF : 19 réacteurs français possèdent des générateurs de secours qui ne démarreraient pas en cas de besoin. A coup sûr il ignore aussi que la catastrophe nucléaire japonaise a été enclenchée par la défaillance de générateurs de secours et des injections de sécurité.
Nicolas Sarkozy se distingue à nouveau par son cynisme et son incompétence en matière de nucléaire.
Plus que jamais, il est temps de sortir du nucléaire !
[2] Le document « confidentiel défense » d’EDF est téléchargeabe