Jean-Marie Bockel veut « responsabiliser les parents par rapport à l’Ecole » pour éviter la délinquance… Après les amalgames douteux de cet été entre immigration et délinquance, voici que l’on associe parents et délinquance. Oui, il faut trouver le moyen de mieux associer les parents à l’Ecole, mais ce n’est pas en le faisant dans cet esprit culpabilisateur que l’on y arrivera !
Il n’y a pas de parents qui ne veulent pas que leurs enfants réussissent. Il n’y a pas de parents « démissionnaires ». Mais il y a des parents "démissionnés" et en grande difficulté qui ont besoin d’être aidés.
L’institution scolaire et l’Etat ne seraient donc en aucun cas comptables de l’échec des élèves, de l’absence de personnels éducatif, sociaux et de santé dans les établissements scolaires, de la suppression des postes de RASED, des difficultés rencontrées par les parents d’élèves pour occuper toute leur place au sein de la communauté éducative et de l’absence de formation des enseignants à la relation avec les parents ?
La FCPE remarque toutefois, avec ironie, qu’une proposition du rapport est frappée au coin du bon sens. La mission recommande en effet « la réintroduction du travail sanitaire et social à l’Ecole » afin d’assurer un repérage précoce des enfants en souffrance… En effet, il est plus que temps de créer des postes d’assistants sociaux, d’infirmiers et de médecins scolaires !
Pour le reste, le rapport de la mission conduite par Jean-Marie Bockel est essentiellement un catalogue des propositions déjà entendues ces dernières années qui visent à leur faire porter aux seuls parents la responsabilité de l’échec scolaire de leurs enfants et à les sanctionner, notamment en suspendant les allocations familiales.
Notamment, la mission observe que c’est entre deux et trois ans « que doit être posé sur l’enfant un regard pluridisciplinaire visant à rechercher s’il existe à ces troubles une cause médicale ou familiale ». La FCPE n’acceptera pas le retour aux propositions du député Jacques-Alain Bénisti de détection précoce des « troubles du comportement ». A quand les maisons de redressement dès la crèche ?