Bayer doit financer les tests détectant la présence de riz génétiquement modifié en Europe

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Bayer doit financer les tests détectant la présence de riz génétiquement modifié en Europe

Les Amis de la Terre - Europe demandent à Bayer, le géant des
biotechnologies, de financer tous les tests alimentaires effectués sur
le sol européen pour détecter la présence illégale de riz génétiquement
modifié. Les Etats membres de l’Union européenne sont obligés de
supporter eux-mêmes le coût des tests, suite à l’introduction aux
Etats-Unis, de riz génétiquement modifié dans la chaîne alimentaire. Cette demande intervient alors que les autorités européennes
publient aujourd’hui sur internet, le protocole officiel qui doit être
suivi par les laboratoires européens pour détecter la présence du riz
génétiquement modifié.

La Commission européenne a laissé à la discrétion des Etats membres le
choix d’effectuer ou non ces tests, mais chaque Etat devra régler
lui-même les frais occasionnés par leur mise en oeuvre, sachant que le
coût unitaire d’un test peut atteindre plus de 200 euros. Bayer a
annoncé cette semaine que ses profits pour le deuxième trimestre 2006
s’élevaient à plus de 7 millions d’euros.

Selon Claire Oxborrow, chargée de campagne « OGM » aux Amis de la Terre
- Europe, « Les autorités et les importateurs de riz européens doivent
maintenant mener des tests coûteux pour éviter que le riz américain,
contaminé par une souche illégale de riz génétiquement modifié, ne
s’introduise dans la chaîne alimentaire. Ces tests sont essentiels, mais leur coût ne doit pas être supporté par les contribuables européens.
Bayer, la société de biotechnologies responsable de cette pollution doit au contraire assumer l’entière responsabilité de son incompétence et payer la note. »

« Il est évident que l’industrie du génie génétique ne peut pas
contrôler de manière sûre ses activités. Lorsque des accidents comme
celui-ci se produisent, il est nécessaire que l’industrie en accepte la
responsabilité ».

LL601 est une variété de riz expérimentale conçue par Bayer CropScience,
aux Etats-Unis entre 1999 et 2001. Elle n’a pas de propriétés utiles,
résultant de la contamination de récoltes de riz, dans la chaîne
alimentaire [4]. LL601 n’a reçu aucune autorisation de commercialisation
ni de consommation, ses impacts sur la santé et sur l’environnement font
toujours l’objet d’études. Actuellement, la culture et l’importation de
riz génétiquement modifié ne sont pas autorisés au sein de l’Union
européenne.

Les tests portant sur la trace de riz LL601 aux Etats-Unis ont mis en
évidence des résultats positifs dans de nombreuses cultures [5] laissant
penser que le riz importé dans l’Union européenne, issu de ces mêmes
chaînes de production est lui-aussi très probablement contaminé. Une
cargaison de riz suspectée de contenir des traces de la variété illégale
génétiquement modifiée est en ce moment retenue aux Pays-Bas, en
attente des résultats des tests pratiqués par les autorités
néerlandaises.

Des riziculteurs de l’Arkansas, du Missouri, du Mississipi, de la
Louisiane, du Texas et de Californie ont attaqué en justice la
multinationale Bayer, suite à l’effondrement du prix du riz, lié à la
contamination des cultures par la variété génétiquement modifiée LL601.

Le protocole relatif aux tests menés par les laboratoires a été validé
par l’Union européenne et diffusé au sein du réseau des laboratoires
européens spécialisés sur la question des OGM [7]. Ces laboratoires
attendent dans les prochains jours de nombreux échantillons originaires
des Etats membres et d’exploitants privés.

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