Par décret du 27 juin 2008, le Premier ministre a créé, sans aucune concertation, un nouveau traitement automatisé de données à caractère personnel dénommé « EDVIGE ». FRANCE NATURE ENVIRONNEMENT s’inquiète de constater que le mouvement associatif qu’elle fédère tombe dans la ligne de mire de ce nouveau dispositif.
« Ce dispositif est choquant : le fichage généralisé et injustifié d’informations très variées organisé par le décret autorise une intrusion abusive de l’administration dans la vie privée des personnes participant à l’animation du débat public », s’inquiète Raymond Léost, vice-président de FNE en charge des questions juridiques. « Il viole tout simplement le principe de respect de la vie privée, garanti par la Convention européenne de sauvegarde des Droits de l’Homme et des Libertés fondamentales ».
Le mouvement FNE est directement concerné par les fichiers EDVIGE : les bénévoles, qui contribuent chaque jour à la protection d’intérêts généraux et enrichissent considérablement le débat public, vont en effet se retrouver fichés automatiquement.
« Comment expliquer aux membres de notre réseau que leurs activités exercés avec générosité, dans le souci des générations futures, justifient que des données automatisées les concernant fassent apparaître leurs origines raciales ou ethniques, leurs opinions politiques, philosophiques ou religieuses, leur appartenance syndicale, ou encore des information relatives à leur santé ou leur vie sexuelle ? » s’interroge Raymond Léost.
FNE considère que les fichiers EDVIGE affectent gravement les conditions d’exercice du rôle d’intérêt général joué par les militants associatifs, en faveur de la protection de la nature et de l’environnement. Les lanceurs d’alerte méritent d’être protégés plutôt que d’être fichés et marqués au fer rouge comme des délinquants. Elle a donc demandé aujourd’hui au Premier ministre, par voie de recours gracieux, d’abroger le décret du 27 juin 2008.