On a beau dire ce que l’on veut de la MAIF, en passe de se transformer en entreprise à mission, mais quelle entreprise a redistribué plus de 100 millions d’euros de cotisations à ses adhérents ? Existe-t-il seulement un autre exemple de ce type en économie de marché ? Pourquoi les sociétés d’assurance n’en font-elles pas de même ?
Parce que précisément la MAIF, en sa qualité de mutuelle relevant du secteur de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS), fonctionne sans actionnaires et poursuit un but autre que le seul partage des bénéfices. Si bien qu’il convient de s’interroger : et si le monde d’après existait déjà dans le monde d’aujourd’hui ? Décryptage.
L’ESS : une autre approche économique capable de replacer l’Homme au centre du débat
Pas d’actionnaires, et donc plus de dividendes extravagants à servir en fin d’exercice. Cela veut également dire, plus de course aux profits sans fin et souvent sans foi, entraînant un ralentissement immédiat de tout productivisme devenu effréné. Mais aussi, moins de risque de délocalisation d’emplois et moins de chances pour les États-nations d’avoir à souffrir de l’évasion fiscale ! C’est pour cela que l’ESS – qui se compose d’associations (80%), de coopératives (sous forme de Scop, de Scic, etc.), de mutuelles, d’entreprises ESUS, mais également de fondations et de fonds de dotation – dispose de cette capacité « naturelle » à faire primer l’Homme sur le capital, et donc à nous entraîner collectivement vers ce fameux cercle vertueux que tout le monde appelle de ses vœux. Parce qu’en vertu du cadre légal qui leur est applicable et des différentes obligations statutaires qui en découlent pour ce type d’entreprises, toute distribution des résultats en fin d’exercice comptable est, soit (extrêmement) limitée, soit totalement interdite.