De l’association de quartier aux multinationales, les initiatives solidaires se multiplient : 215.000 établissements employant 2,3 millions de salariés, soit un emploi sur 10. Mais elles peinent à travailler ensemble. Par Dominique Nora.
Quel point commun y a-t-il entre la puissante Maif, les militants d’une association de quartier qui diabolisent le profit et des entrepreneurs sociaux, comme André Dupon de Vitamine T, qui réinsèrent des exclus ? Tous proposent, à leur manière, des alternatives à l’économie de marché. Ils font partie, avec quantité d’autres, de la grande nébuleuse, fragmentée et complexe, de l’économie sociale et solidaire (ESS). Combien sont-ils ? En termes purement statistiques, ce secteur - qui a comme objectif, selon la formule d’Edgar Morin, de contribuer à « refouler progressivement et systématiquement l’aire économique déterminée par le seul profi t » - regroupe 215 000 établissements, employant 2,3 millions de salariés. Soit un emploi sur dix au plan national !