À l’occasion du Congrès européen de l’agriculture biologique, qui se tient jeudi 16 et vendredi 17 juin à Bordeaux, les principales organisations biologiques françaises * ont lancé un appel à un nouveau plan bio, qui devra s’articuler avec le plan européen.
Le deuxième plan français " Ambition bio " s’achève en 2022. L’agriculture biologique connaît dans notre pays une situation paradoxale. Elle répond remarquablement aux urgences sur le climat et la biodiversité, et elle continue à croître comme en témoignent les données récentes de l’Agence Bio. Mais dans le même temps, elle ne dispose pas d’un soutien satisfaisant dans le PSN (application en France de la Politique Agricole Commune), et certaines filières biologiques connaissent une tension ponctuelle pour lesquelles l’accompagnement public reste limité. Avec un soutien public restreint aux seules aides à la conversion, le risque existe de se focaliser sur une politique du chiffre au détriment de la stabilité à long terme des pratiques et des filières. L’agriculture biologique française subit en outre la concurrence de démarches considérablement moins exigeantes.
Pour toute ces raisons, et parce que la crise agro-alimentaire aggravée par la guerre en Ukraine devrait déboucher sur un soutien accru aux démarches d’autonomie technique et alimentaire comme la bio, les acteurs français de la bio lancent cet appel pour élaborer un nouveau " Plan de développement de l’agriculture et de l’alimentation biologique " doté de moyens à la hauteur. Il devra s’articuler avec l’échelle européenne et IFOAM-Europe. Nous ne préjugeons pas de son contenu ni de ses priorités, la première étape étant nécessairement d’acter d’abord une intention politique et une démarche de concertation entre les pouvoirs publics et les acteurs de terrain de la bio.