La Fédération des acteurs de la solidarité, qui regroupe près de 850 associations et organismes de lutte contre l’exclusion, et le Samu social de Paris, publient aujourd’hui les résultats du baromètre 115. Y sont étudiées les demandes et les réponses du numéro d’urgence, du 10 juin au 10 juillet, dans 41 départements et à Paris.
Sur les 84 468 demandes d’hébergement effectuées durant cette période dans les 41 départements observés, seules 37% ont donné lieu à un hébergement.
Les résultats montrent une situation explosive dans de nombreuses zones, avec une hausse des demandes d’hébergement particulièrement marquée à Paris (+9%), en Gironde (+52%) et dans les Bouches-du-Rhône (+29%) par rapport à l’été dernier. Dans ce département, la situation est très inquiétante avec plusieurs centaines de personnes expulsées de campements et bidonvilles à Marseille, pour lesquelles aucune solution de relogement n’a été trouvée à ce jour, malgré des milliers de logements vacants.
Les jeunes âgés de 18 à 24 ans et les familles avec enfants sont les premières victimes du manque de places d’hébergement, surtout en cette période estivale, et de la temporalité très courte des mises à l’abri, à l’hôtel ou dans des centres d’urgence (47% des solutions d’hébergement proposées aux familles n’étaient que pour une seule nuit). Les résultats du baromètre montrent un accroissement inquiétant du nombre de jeunes concernés par une demande d’hébergement (+17%) en sachant que plus de la moitié d’entre eux n’obtiennent jamais de réponses positives.
Les enfants, quant à eux, ne sont plus épargnés par les conditions difficiles de la vie à la rue. Entre le 10 juin et le 10 juillet, selon les chiffres saisis par les associations gestionnaires de 115, un quart des demandes d’hébergement concernaient des mineurs (5 328 personnes mineures sur un total de 20 845 personnes).
Chaque année, les associations de solidarité rappellent que la vie à la rue est aussi dangereuse l’été que l’hiver avec des conséquences sociales et sanitaires dramatiques pour les personnes.
Face à l’urgence de la situation, la Fédération demande aux pouvoirs publics de trouver rapidement des solutions d’hébergement et de relogement dignes et durables pour les personnes actuellement à la rue, en mobilisant les bâtiments vides et les contingents de logements sociaux.
A plus long terme, ces nouveaux résultats montrent que le système d’ouvertures et de fermetures de places selon les saisons ne fonctionne pas, et que c’est l’ensemble de la politique du logement en France qu’il faut redéfinir.
Les associations resteront vigilantes dans le suivi du plan quinquennal Logement d’abord qui sera présenté à la rentrée par le gouvernement, tout comme elles attendent des mesures concrètes pour l’hébergement après les annonces du Président de la République sur la situation des migrants à la rue.