L’hébergement hôtelier des familles sans abri : une situation d’extrême urgence

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L'hébergement hôtelier des familles sans abri : une situation d'extrême urgence

Le Samusocial de Paris vient de diffuser une enquête sur les conditions de vie des familles hébergées en Ile-de-France. Les résultats révèlent une situation humanitaire et sociale catastrophique, qui demande une réponse urgente des pouvoirs publics.

Menée au premier semestre 2013 auprès de 800 familles hébergées, cette enquête montre que près de 10 % des familles souffrent de graves carences alimentaires avec des conséquences dramatiques pour le développement des enfants. Outre le manque d’infrastructures sanitaires élémentaires pour 30% des familles, l’étude montre que l’accès aux soins est limité (20% n’ont pas d’assurance maladie) avec un taux important de grossesses non déclarées et 29% des mères qui souffrent de dépression. L’obésité, conséquence directe de la mauvaise alimentation, touche un tiers des mères et un quart des enfants.

De plus, le déménagement fréquent des familles, d’hôtels en hôtels provoque un taux de non scolarisation 10 fois plus important que dans la population générale, avec 41% des enfants qui sont obligés de partager leur lit avec un de leurs parents.

Alors que ces familles sont en danger, l’orientation des ménages sans abri vers l’hôtel ne cesse de progresser (+85% entre l’été 2013 et l’été 2014, selon les chiffres du baromètre 115 estival de la FNARS), avec, pour Paris et la première couronne, une dépense estimée à 160 millions d’euros en 2014. A Paris et en première couronne, ce sont près de 28 000 personnes qui sont condamnées à vivre dans ces conditions indignes, sans perspective de sortie vers un logement stable ni possibilité d’insertion.

Pour répondre à cette situation dramatique, nous demandons au gouvernement, en lien avec les collectivités locales, et les associations de prendre des mesures d’urgence pour héberger ou reloger ces familles dans des conditions dignes, avec un accompagnement social adapté.

Sortir les familles des hôtels suppose d’engager rapidement une programmation pluriannuelle de logements et d’hébergements pérennes accessibles à ces ménages à très faibles ressources, en mobilisant tous les dispositifs disponibles : production de « super » PLAI dans le parc social et le parc privé, création de places CADA (centre d’accueil pour demandeurs d’asile), développement de places

CHRS en appartements éclatés, transformation des hôtels en centres d’hébergement gérés par les associations. Ce plan pourrait être partiellement financé par un redéploiement des crédits hôteliers.

Nous demandons également à l’Etat et aux collectivités locales qui accueillent ces populations de prendre leur responsabilité en garantissant le droit à la scolarisation des enfants, l’accès aux soins et aux politiques de prévention l’accès aux cantines pour les enfants scolarisés ainsi que le droit à l’accompagnement social.

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