Le plan d’accueil des migrants présenté aujourd’hui en Conseil des ministres contient des mesures positives en matière de raccourcissement des délais de procédure d’asile et d’enregistrement de la demande en Préfecture.
Cependant, la Fédération des acteurs de la solidarité, regroupant plus de 800 associations qui hébergent et accompagnent les migrants, considère que ce plan ne répond pas à l’urgente nécessité de redimensionner les capacités d’accueil et d’accompagnement des demandeurs d’asile quand seulement un demandeur sur deux est aujourd’hui hébergé dans le dispositif national d’accueil. Ces 7 500 places supplémentaires représentent selon nous un effort très insuffisant. Rappelons que la France ne dispose que de 38 000 places en Centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) pour 85 000 demandeurs d’asile en 2016, voire près de 100 000 si l’on ajoute les demandeurs d’asile sous statut Dublin.
Le plan est aussi très insuffisant en matière d’hébergement inconditionnel des migrants et n’est pas de nature à éviter la reconstitution de campements indignes à Paris et dans les Hauts-de-France.
Nous appelons donc le gouvernement à une renégociation de ce plan d’accueil, avec les associations, autour de trois priorités :
la création durant le quinquennat de 40 000 places supplémentaires en CADA et le renforcement du parc d’hébergement inconditionnel des migrants en répartissant l’accueil de manière équilibrée dans l’ensemble du territoire national
le renforcement des moyens des plateformes de premier accueil pour détecter la vulnérabilité des personnes et les orienter, dans le délai légal de trois jours, vers la demande d’asile et un lieu d’hébergement
la mise en œuvre d’une véritable politique d’intégration incluant l’apprentissage du français et l’accès au travail dès l’arrivée en France, la formation professionnelle et l’accompagnement vers l’autonomie. L’annonce de la nomination d’un délégué interministériel sur ce sujet est une avancée positive.
Enfin, nous demandons au gouvernement d’accélérer l’accès à un titre de séjour pour les personnes privées du droit au travail et au logement et qui sont contraintes de vivre dans des conditions d’extrême précarité.