Alors que 4 millions de personnes sont confrontées au mal-logement et que la situation des 150.000 personnes sans domicile fixe ne cesse de s’aggraver, le gouvernement a présenté aujourd’hui sa Stratégie pour le logement.
Pour la Fédération des acteurs de la solidarité, qui regroupe 850 associations et organismes de lutte contre l’exclusion, les mesures annoncées sont en contradiction avec les objectifs affichés initialement par le gouvernement dans sa feuille de route Logement d’abord, à savoir l’accès au logement pour les personnes les plus démunies.
La diminution de 5 euros des APL dès octobre touchera six millions de ménages parmi les plus pauvres et rendra plus difficile encore leur accès au logement
La perspective d’une réduction plus massive des APL dans le parc HLM, compensée par une baisse des loyers, réduira considérablement les capacités d’investissement et de production des bailleurs sociaux. Cette mesure se retournera in fine contre les mal-logés et les locataires les plus modestes
La revente des logements sociaux aux locataires les plus modestes va réduire d’autant le parc HLM alors qu’il s’agit du premier outil pour l’accès au logement des personnes démunies dont plusieurs milliers sont encore inscrites sur liste d’attente
Enfin, la faiblesse des objectifs de production du logement social et la non revalorisation des aides à la pierre - qui n’ont cessé de diminuer ces dernières années - ne permettent pas de produire le choc d’offre attendu par les mal-logés.
Face à l’inquiétude des mal-logés, des sans-abri et des associations qui les accompagnent, nous demandons au gouvernement de suspendre les mesures d’économies sur l’APL et d’adopter à l’occasion du budget 2018 une loi de programmation de logements accessibles pour les plus précaires, mobilisant le parc HLM et le parc privé vacant.