Les concertations sur la réforme de la première année sont presque achevées mais les conclusions de la mission opposent toujours les étudiants et les enseignants. La FAGE et ses membres, l’AFNEUS, l’ANEMF, l’ANEPF, l’ANESF et l’UNECD considèrent que la réforme de la première année santé est nécessaire pour tous et la soutiennent.
La première année va recevoir un traitement de choc avec la mise en place d’une véritable première année de licence. Unité d’enseignement et crédits ECTS, renouvellement complet du programme, modules spécifiques selon la filière choisie et mise en commun des 4 filières (médecine, pharmacie, sage-femme, odontologie) feront de la première année santé une année de concours totalement différente de ce que l’on a pu connaître.
Ce grand chantier est demandé par les étudiants. Cette réforme va ouvrir de nouvelles perspectives qui permettront de remettre l’étudiant au cœur de la formation en valorisant ses choix de parcours.
Il reste cependant quatre mesures qui vont totalement à l’encontre de l’esprit de la réforme et que les étudiants en médecine, sage-femme, odontologie, pharmacie et sciences ne peuvent accepter :
La réorientation précoce : obligeant à se réorienter en sciences après un échec en premier semestre n’apporte rien. Fragiles, n’ayant pas su s’adapter assez vite, les étudiants se verront poussés vers la sortie précipitamment, dans une filière non désirée et les mettant face à un risque considérable de deuxième échec. Le semestre tremplin en sciences, cumulant deux semestres en un, dévalorise les filières scientifiques en les transformant en centre de recyclage des filières de Santé. Cela ne règle nullement ni le problème de gâchis humain en première année de santé, ni le problème de valorisation des formations scientifiques universitaires.
Le petit concours : Mettre en place un concours à deux vitesses et avec des modalités imprécises de sélection remet en cause le caractère égalitaire et républicain naturellement attaché aux concours.
Les Passerelles : proposées dans la réforme ne sont pas basées sur une réalité concrète mais sur une échelle de valeur subjective. C’est pour cela qu’entre toutes les filières de santé, ces passerelles doivent être basées sur les compétences acquises au cours de la formation et non sur la situation de l’étudiant.
La prime au primant : mettrait les doublants dans une situation d’inéquité inacceptable. Le redoublement est souvent vécu comme un échec, cette mesure ne ferait que l’accentuer.
Face à une réforme d’ampleur, il est nécessaire de ne pas briser une dynamique lancée depuis plusieurs années en concertation avec les étudiants.
La FAGE, et ses membres, l’AFNEUS, l’ANEMF, l’ANEPF, l’ANESF et l’UNECD demandent à la Ministre de l’Enseignement Supérieur, Valérie Pécresse, de ne pas laisser passer ces mesures dangereuses qui nuiraient gravement à une réforme pourtant attendues pour les étudiants.