Le Premier Ministre a enfin admis, ce matin, le déficit d’investissement dans l’enseignement supérieur français et s’est prononcé en faveur d’une augmentation des frais d’inscription à l’université dans les prochaines années par le biais de frais modulables « selon les ressources de l’étudiant et de ses parents ». Si nous nous satisfaisons du fait que le Premier Ministre reconnaisse enfin le manque de financement de nos universités, la FAGE rejète fortement les propositions tardives et déplacées de M. de Villepin.
Depuis plusieurs années la FAGE dénonce le manque de financement de l’enseignement supérieur en France et plus particulièrement celui des universités. Mais ce manquement de la part de l’Etat ne saurait être compensé par la contribution des étudiants, mis au rang de « consommateurs » de l’Education. La FAGE dénonce aussi « les solutions financières » préconisées par Dominique de Villepin, telles que les prêts qui ne feraient que créer une génération de jeunes diplômés surendettés alors que ces derniers sont déjà en proie à la précarité.
La FAGE attire l’attention du premier ministre sur l’expérience d’autres pays où des réformes analogues se sont soldées par la baisse du nombre d’étudiants. L’Autriche a par exemple instauré des frais d’inscription en 2001 et a dès lors vu son nombre d’étudiants baisser de plus de 10%. D’autres pays comme l’Australie qui se voulaient attractifs ont vu leurs universités désertées pas les étudiants nationaux.
Plus grave encore, la solution de « frais d’inscription modulables » en fonction des ressources de l’étudiant génèrerait un système où les Universités auront tout intérêt à accueillir le minimum d’étudiants issus des couches populaires ou moyennes.
La FAGE reste convaincue que l’investissement massif dans nos universités doit venir de l’Etat. De plus, la FAGE s’étonne de la dimension tardive de ces propositions alors même que le premier ministre était resté sourd aux appels de la FAGE concernant l’augmentation significative du budget des Universités dans le projet de loi de finances 2007.
Pour doter la France d’un Enseignement Supérieur de qualité, capable de rivaliser avec ses homologues internationaux et apte à diplômer 50% d’une classe d’âge de notre pays, la FAGE et les étudiants en appellent aux candidats à la présidentielle. Nous leur demandons de se prononcer dès aujourd’hui en faveur d’un plan d’investissement de 7 Milliards d’Euros sur 10 ans pour l’Enseignement Supérieur afin de garantir aux jeunes l’Université qu’ils méritent.