Avouons le, des semaines comme cela, il y en a peu dans l’année. Vous l’avez peut-être remarqué, mardi, pas d’articles publiés. Même la lettre du lundi (paraissant normalement le mardi matin) est parue mercredi. A défaut de mettre la France à l’arrêt, j’ai apporté une pierre à l’édifice en mettant le site à l’arrêt (des publications). J’aurais pu diffuser des communications exclusivement sur les retraites, mais d’une part, j’en diffuse régulièrement, au fil de l’actualité, et d’autre part, côté ESS, il est compliqué de trouver des positions sur le sujet. Je l’ai déjà dit avant, l’ESS a des choses à dire sur le sujet. Que ce soit sur le bénévolat, la place du travail dans la société, la façon de travailler [1] ou encore l’histoire ouvrière des cotisations et la protection sociale, oui, l’ESS a des petits trucs à dire sur le sujet. Or, elle est plutôt silencieuse. De grands acteurs se sont exprimés (La FNMF) avec la diplomatie qui sied à l’exercice. D’autres s’expriment longuement en replaçant dans un contexte sociétal, comme la FSCF qui se questionne sur la place du travail et du temps libre par exemple. Et puis il y a les organisations militantes. Est ce encore un gros mot dans l’ESS ? Peut-on promouvoir les Licoornes exclusivement sur le côté "innovation" et "alternative au modèle capitaliste" sans remarquer aussi que l’une d’entre elles a carrément diffusé l’information de sa position sur la réforme et inviter sérieusement ses salariés à suivre le mouvement [2] avec un maintien de salaire. C’est Enercoop, qui selon moi, a été le plus loin dans cette question. Peu importe qu’on soit pour ou contre la réforme, libre à chacun, mais on peut malgré tout, tous remarquer que ce débat sociétal est peu présent institutionnellement dans l’ESS, mouvance issue de l’histoire ouvrière, des solidarités de terrain, de l’entraide ouvrière et de la charité.
Le lendemain, au contraire de la veille, ESS et Société a accueilli plus d’articles que d’habitude pour diffuser les positions et communications de l’ESS sur le combat pour le développement des droits des femmes, dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes. Ce rendez-vous annuel ne doit pas devenir banal et chacun doit continuer à porter les autres jours de l’année cette bataille pour l’égalité. Plusieurs publications sont à la lecture, j’en retiendrais une seule (Le choix était forcément difficile) : celle de la fédération des acteurs de la solidarité. On y apprend ainsi que "les femmes constituent aujourd’hui la majorité des personnes en situation de précarité", ceci quelque soit le critère retenu (Revenu, conditions de travail, famille,..). Et de rappeler que "les budgets dédiés à la lutte pour l’égalité femmes-hommes ne représente que 0,25% du budget global de l’Etat en 2022"
Le 6 mars, c’était le lancement des États généraux de la maltraitance. Des attentes se sont rapidement exprimées par certains acteurs, autour des personnes âgées. AVEC s’est félicité par exemple que le périmètre de la maltraitance soit élargi à celui de "l’ensemble des maltraitances définies dans le Code de l’action sociale et des familles (article L119-1), y compris les maltraitances liées au manque d’actions institutionnelles et systémiques". Les directeurs d’établissements pour personnes âgées s’en félicitent également et rappellent ainsi que "la maltraitance, au sens de la loi, vise toute personne en situation de vulnérabilité lorsqu’un geste, une parole, une action ou un DÉFAUT D’ACTION lui cause préjudice", espérant ainsi des modifications des ratios d’encadrement des usagers par les professionnels entre autres.
Bonne lecture,
Bonne fin de semaine,
Guillaume
[1] Le "travailler autrement" ne s’exprimerait donc QUE dans des niches du rapport à l’autorité comme les CAE ou la détention du capital comme les SCOP ou encore dans la vertu à travailler pour la cause ?
[2] Dans le respect des opinions de chacun, bien entendu !