Le Haut-commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté, Martin Hirsch, a présenté, au conseil des ministres du 17 juin 2009, une communication relative à la généralisation du revenu de solidarité active (RSA), entré en vigueur depuis le 1er juin dernier et qui versé à ses bénéficiaires pour la première fois le 6 juillet prochain.
Le RSA s’applique à l’ensemble des bénéficiaires du revenu minimum d’insertion et de l’allocation de parent isolé, soit 1,2 million de familles, a rappelé Martin Hirsch. Il vise également à apporter un complément de revenu à près de deux millions de nouveaux bénéficiaires, travailleurs à revenus modestes, au fur et à mesure que ceux-ci en feront la demande. Il représentera un gain moyen par famille de 110 euros par mois.
« Il viendra ainsi fortement soutenir les reprises d’emploi ou l’exercice d’un emploi. Il devrait permettre de faire diminuer de 700 000 le nombre de personnes pauvres, contribuant ainsi à l’objectif de réduction d’un tiers de la pauvreté d’ici à 2012 que s’est fixé le Gouvernement », a affirmé le Haut commissaire.
En bonne logique de soumission volontaire structurelle jusque dans l’appareil de l’Etat et du Gouvernement, Martin Hirsch ne peut pas s’aventurer dans la reliance avec les autres Ministères qui font " la qualité de vie" de tous.
Ainsi, l’ensemble de la vie associative, des coopératives et des mutuelles, n’est-il pas sollicité pour accompagner le RSA et l’Allocation de Parent Isolé, alors qu’avec la période estivale, les familles et les enfants "bénéficiaires" auront nécessairement recours à des loisirs, à des pratiques culturelles et artistiques.
Par le jeu de délégation de mise en oeuvre par les Conseils Généraux ( titulaires de la maitrise de l’intervention sociale), l’économie sociale et solidaire est priée de s’en tenir à un champ d’intervention étrangement mutilé de cette solidarité avec le RSA et l’API.
Cette tenue en réserve de l’ESS ( pour un obscure motif) hors du champ social de mise en oeuvre du RSA et de l’API, rendrait l’ESS complice de l’échec annoncé de la mission de Martin Hirsch pour le motif que son audace l’exclu de la comptabilité clairement identifiable d’un des deux camps des tenants du bi-partisme.
Cette incapacité intellectuelle des politiques et des administrations à admettre que cet entre-deux est la vie même de la société, les condamne à un relatif mépris justifié par leur refus du réel. Le réel n’est ni blanc , ni noir, toute la palette des gris est sollicitée avec les couleurs de l’arc-en-ciel.
La liberté de coopération entre les acteurs ne devrait pas attendre un coup de sifflet nous y autorisant et le " chantier des solidarités" ouvert par Martin Hirsch mérite bien la reconnaissance des acteurs de l’ESS au-delà du clivage " gauche-droite" qui confine à l’hémiplègie mentale.
Ce vendredi 26 juin, à la Mission Régionale d’Information sur l’Exclusion Rhône-Alpes à Lyon, sera à l’orde du jour , l’implication des bénéficiaires du revenu de solidarité active à la fois :
dans le principe d’une participation effective des personnes inteéressées à la définition, la conduite et l’évaluation des politiques d’insertion (art.115.2).
dans le fonctionnement des " équipes pluridisciplinaires ", instances techniques " consultées préalablement aux décisions de réorientation vers les organismes de réinsertion sociale ou professionnelle et de réduction ou de suspension (...) du revenu de solidarité qui affectent le bénéficiaire " ( art.262-37).
En résumé les " bénéficiaires" peuvent et devraient participer au suivi continu de mise en oeuvre du RSA et concrêtement pouvoir intervenir dans les décisions disciplinaires relatives à la réduction ou suspension du RSA. Une forme semblable au procédure d’assistance juridique par un tiers dans la relation employé employeur.
A défaut de cela le RSA ressemblerait comme un frère au RMI précédent, avec le refus de son évaluation participative et continue.
Gageons que tous les acteurs n’ont pas programmé le prochain dispositif substitutif au RSA au bon motif qu’il n’implique pas les destinataires en ayant soigneusement réuni les conditions de leur non-implication et sa non évaluation avec deux-ci.
En préparation par les soins du C.I.C.S.TE Arure Art. 17 et Les Ateliers d’Algebrista associés, deux contributions inter-universitaires pour 2010 :
" Patrimoine culturel et désirs de territoires : quels développements ? " Université Paul Valéry Montpellier III ( géographie ) pour février 2010.
" Parcours individuels et leurs contextes " Revue Temporalités . Université de Versailles- Saint-Quentin en Yvelines. Juin 2010.
Les acteurs locaux, bénéficiaires du RSA et de l’API, élus ou techniciens territoriaux, acteurs de l’ESS, qui trouveraient dans ces perspectives motifs à conduire des actions au sein de leurs territoires peuvent contacter la Coopérative du P.L.E.O. qui prend forme en résistance à cette dislocation permanente des coopérations avérées et potentielles, par le jeu permanent peu partageux institués.
Le mois de l’ESS de novembre 2009 se prête bien à cette mutualisation des " bonnes pratiques" de solidarités, les bénéficiaires du RSA et de l’API y ont " Droit de cité". Merci pour elles et pour eux...
Enjeu, l’évaluation qualitative possible et souhaitable, la société civile seule peut l’impulser, car elle peut à juste titre s’affirmer comme proche des destinataires des politiques publiques, telles que nous les "consommons".
Les consom’acteurs de politiques publiques, un nouveau club de bricoleurs !
A suivre.