Lassés des discours tour à tour paternalistes et autoritaires, nous aspirons en effet à être enfin considérés comme des acteurs à part entière de la société. Certes, nous sommes l’avenir, mais nous sommes aussi le présent, et c’est dès aujourd’hui qu’il faut miser sur nos capacités d’action et d’innovation.
Différentes crises de la jeunesse ont ponctué ces dernières années. Révélatrices du profond malaise de notre génération, elles témoignent aussi de notre impossibilité à nous faire entendre de nos dirigeants autrement que par la contestation et la colère. Pourtant, rien ne change. Combien de temps encore va-t-on être exclus du débat public ? On a beau jeu ensuite de s’étonner de la défiance des jeunes vis-à-vis de l’institution : comment pourrait-il en être autrement lorsque le système nous néglige, préférant pointer nos faiblesses que miser sur nos forces ? Il est plus que temps de remplacer le bâton et la carotte par le dialogue et la confiance. Notre ambition n’est pas seulement d’être écoutés, mais d’être entendus et associés.
La soif de participation de notre génération est réelle. Notre engagement massif dans de multiples projets collectifs en témoigne. Concrètement, pragmatiquement, nous contribuons ainsi à la construction d’un projet de société plus juste, plus solidaire et plus durable. Cet appétit d’engagement doit non seulement être soutenu, mais aussi promu et encouragé. La mise en place d’un service civique ambitieux et porteur de sens y contribuerait utilement.
Au-delà, une réflexion plus globale sur les moyens à mettre en oeuvre pour développer la participation des jeunes dans tous les espaces de débat et de concertation démocratique doit être menée. Car c’est d’une culture démocratique renouvelée dont notre génération, comme, nous semble- t-il, l’ensemble de la population, a besoin. Travaillons y ensemble.