« Si l’on aide les plus pauvres, alors c’est moi qui vais me retrouver tout en bas » : selon des chercheurs américains, la « peur de la dernière place » expliquerait l’opposition des citoyens modestes aux politiques de redistribution.
Depuis au moins une décennie, la politique américaine se caractérise par un double paradoxe : bien que les inégalités et la pauvreté augmentent, la politique fiscale n’a jamais autant favorisé les plus riches. Et le Parti républicain, la force politique derrière ces réductions d’impôts, a bénéficié d’un soutien populaire considérable.
Garder son statut d’« avant-dernier »
Deux économistes ont récemment proposé une explication insolite à ce paradoxe (1). Les raisons que l’on avance habituellement pour expliquer cette tendance à voter contre son propre intérêt économique sont, selon Ilyana Kuziemko (Princeton) et Michael I. Norton (Harvard), insatisfaisantes.