Face à l’insécurité sociale, les Français souhaitent l’intervention de l’Etat afin d’établir des règles qui permettent à chacun de vivre dignement en toute liberté.
Que veulent les Français ? C’est « la » question à laquelle doivent s’efforcer de répondre les candidats à l’élection présidentielle. Et celui qui aura trouvé ce sacré Graal de la politique aura de bonnes chances de se retrouver à l’Elysée le 7 mai prochain… Facile ? La France croule sous les enquêtes d’opinion, mais que mesure-t-on au juste ? Rarement des éléments très solides. Les sondages reflètent les réponses d’une partie de la population à des questions déterminées par les sondeurs, à un moment donné et en fonction du débat public de l’instant. Cet instantané se périme souvent très vite.
Pourtant, si l’on veut essayer d’analyser les demandes sociales en évitant le style « café du commerce », il faut bien poser la question aux intéressés. Pour cela, on dispose de quelques enquêtes de fond, qui demeurent très peu utilisées et qui apportent quelques enseignements structurels. Surtout si l’on s’intéresse aux évolutions dans le temps.
Au premier abord, tout ne semble pas aller si mal pour la majorité de nos concitoyens. Pas moins de 88 % des Français sont « satisfaits » ou « très satisfaits » de leur cadre de vie quotidien, selon l’enquête sur les « Conditions de vie et aspirations des Français » du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc). Un pourcentage identique à celui du début des années 80. De même, 85 % se sentent en sécurité, autant qu’en 1991. Selon l’étude du service de la recherche du ministère des Affaires sociales (Drees), 80 % des Français estiment que leur situation est « assez bonne » ou « très bonne »…