Les paradis fiscaux ne facilitent pas seulement les magouilles financières, ils sont au centre des stratégies des firmes et des flux bancaires internationaux.
2005 a été une année exceptionnelle pour le groupe U2, avec des gains estimés à 217 millions d’euros. Tout allait donc bien pour Bono et sa bande, jusqu’à ce que leur patrie d’origine, l’Irlande, qui proposait aux artistes de ne pas payer d’impôts, décide récemment de plafonner la défiscalisation autorisée. Ni une ni deux : Bono, jusqu’ici connu pour son combat en faveur de l’annulation de la dette des pays les plus pauvres, a transféré la gestion des gains du groupe à une société hollandaise, Promogroup. Elle compte déjà comme clients les Rolling Stones qui, grâce à ses bons conseils sur la meilleure façon d’utiliser les lois fiscales des Antilles néerlandaises, affichent un taux d’imposition sur les vingt dernières années de... 1,6% de leurs revenus.