Comme la femme de César, la statistique publique ne doit pas être soupçonnée si elle veut jouer son rôle et servir d’arbitre impartial
Il fallait faire mieux que Jospin. C’est fait. Sur le papier. Le taux de chômage en France s’affiche à 8,5 % fin janvier 2007, contre 8,6 % fin juin 2001, lorsqu’il atteignit – grâce en partie aux 35 heures, on ne le redira jamais assez – le point le plus bas depuis… 1983. Champagne et petits fours dans le camp sarkozien, autocongratulations et péroraisons. De quoi donc parlez-vous, répond Nicolas Sarkozy à un auditeur de France Inter qui lui demandait s’il osait être fier du bilan de l’actuelle majorité : le taux de chômage est moindre que sous la gauche.
Je pèse mes mots : cette affirmation est un mensonge et les hommes du pouvoir n’en sortent pas grandis. Pour justifier ce jugement que d’aucuns pourraient estimer excessif – mon caractère sanguin, diront-ils –, quelques mots d’explication ne sont pas de trop. En route pour un peu de technique, que les lecteurs me pardonnent.