L’ambition d’entreprendre autrement n’est pas nouvelle. Quelques éléments historiques pour définir l’économie sociale et solidaire.
Entreprendre autrement est une idée vieille comme le capitalisme : c’est la volonté de guider la production des biens et des services à partir des besoins de tous et non de l’intérêt de quelques-uns, et d’appliquer aux activités économiques les principes démocratiques qui régissent le système politique. Ce projet a été au cœur de la création de l’économie sociale à la fin du XIXe siècle, au moment où ont fleuri les associations, les coopératives et les mutuelles. Puis, dans les années 1970, l’économie solidaire est apparue ; des réseaux se sont constitués pour trouver, à travers des entreprises d’insertion ou via le commerce équitable par exemple, une réponse à la crise que traversait notre société. Aujourd’hui, le projet d’entreprendre autrement se développe encore, sous d’autres noms…
Dans ce dossier, nous cherchons à donner à ceux qui veulent « entreprendre autrement » les outils pour réaliser leurs projets. Ces entrepreneurs un peu à part s’inscrivent dans un long héritage. Au XIXe siècle, face aux dégâts engendrés par le capitalisme industriel, des réformateurs sociaux, des penseurs utopistes, comme Claude Henri de Saint-Simon et Charles Fourier ou l’économiste Charles Gide, cherchent d’autres solutions que l’étatisation des moyens de production. Sur le terrain, de nouvelles formes d’organisation de l’entreprise sont expérimentées, où la propriété et le pouvoir sont partagés. Parfois, penseurs et entrepreneurs ne font qu’un.