Bon nombre d’entre nous ont découvert ces dernières semaines le nom même de McKinsey et le rôle que jouent les grands cabinets de conseil dans l’élaboration des politiques publiques. Beaucoup a été dit sur les talents d’optimisatrices fiscales de ces organisations, sur leur influence, sur la porosité entre la haute fonction publique et le personnel consultant. On n’a peut-être pas assez souligné à quel point des cabinets comme McKinsey – mais notamment McKinsey – constituent des fabriques idéologiques. Les concepts managériaux, les approches de l’activité économique et en particulier entrepreneuriale, les outils de gestion et les mots mêmes qui sont utilisés pour en parler, sont fabriqués dans ces creusets-là, et c’est de là qu’ils se diffusent dans nos sociétés, des directions générales de grands groupes jusqu’au plus modeste travailleur, par capillarité, par contagion.
L’économie sociale et solidaire (ESS) a-t-elle bien conscience de ce qu’elle « doit » à McKinsey ? Si vous ne voyez pas le rapport, vous qui êtes actrice de l’éducation populaire ou travailleur du secteur sanitaire et social associatif, il faut que l’on vous raconte en quelques mots le début d’une histoire qui reste à écrire…