Le Parlement européen élargit l’interdiction des exportations de mercure et soutient le stockage temporaire du mercure liquide

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Le Parlement européen élargit l'interdiction des exportations de mercure et soutient le stockage temporaire du mercure liquide

Le CNIID (1) se félicite du vote du Parlement européen sur la proposition de règlement visant à interdire les exportations de mercure et à stocker en toute sécurité les surplus. Les députés européens ont voté hier en faveur de l’interdiction d’exporter du mercure métallique mais ont également soutenu d’élargir le champ d’application du règlement aux composés mercuriels et aux produits contenant du mercure interdits sur le marché européen. De plus, ils ont approuvé le stockage temporaire des surplus de mercure dans des installations sûres sous surveillance continue, jusqu’à ce que les avancées technologiques permettent l’élimination finale, en toute sécurité, de cette substance dangereuse. Le Parlement soutient aussi l’interdiction d’importer du mercure métallique et certains composés mercuriels, mesure protégeant davantage la santé publique européenne.

« Il n’existe pas aujourd’hui de technique pour se débarrasser du mercure liquide en toute sécurité, et le Parlement envoie un signal fort en réaffirmant que son stockage ne peut être que temporaire » constate Wiebke Winkler, responsable « Santé et Environnement » du CNIID. Les eurodéputés préconisent à ce titre l’application du principe du pollueur-payeur, et recommandent la création d’un fonds avec une contribution financière des industries utilisant du mercure.

Si ce vote constitue un pas important vers un règlement solide, la coalition d’ONG de protection de l’environnement et de la santé déplore que l’interdiction des exportations n’entre en vigueur qu’en décembre 2010, ce qui laissera libre cours à des exportations de mercure vers le marché mondial pendant encore trois ans, avec les risques de contamination qu’elles entraînent.

« Il s’agit d’une opportunité décisive de stopper l’exportation de produits contenant du mercure vers les pays en développement » rappelle Lisette van Vliet de Health Care Without Harm (2). « A l’heure actuelle, nous limitons le commerce de ces produits au sein de l’Union européenne, mais nous acceptons toujours que les pays en développement souffrent des conséquences liées à l’emploi de ces produits. Il est plus que temps de mettre un terme à ce double standard pour témoigner du sérieux de notre implication dans l’élimination progressive de l’usage du mercure partout dans le monde ».

Le Parlement européen soutient également un échange d’informations entre les parties concernées par ce dossier. Selon ce vote, les Etats membres devront régulièrement informer la Commission sur les mouvements de mercure, tandis que l’industrie du chlore et de la soude, ainsi que toutes les industries concernées, auront l’obligation de fournir les données adéquates. « Il est important de commencer au plus vite la collecte de ces informations, qui permettront de connaître la quantité de mercure en question et sa destination » explique Wiebke Winkler.

Le CNIID et ses partenaires européens appellent maintenant la Commission européenne, la Présidence allemande et les autres gouvernements à suivre l’exemple du Parlement européen en vue d’un potentiel accord politique lors du Conseil des ministres de l’Environnement du 28 juin prochain.

Le mercure et ses composés constituent des substances très toxiques tant pour l’homme que pour l’environnement. A fortes doses, le mercure peut entraîner la mort, mais des doses relativement faibles suffisent déjà à gravement endommager le système nerveux.

- (1) Le CNIID (Centre national d’information indépendante sur les déchets) est une association dédiée à la réduction des déchets à la source, en quantité et en toxicité. Il gère le secrétariat de la « Coordination nationale pour la réduction des déchets à la source », qui regroupe 300 associations locales, et est membre des réseaux internationaux GAIA, Health Care Without Harm et Bureau Européen de l’Environnement.
- (2) Health Care Without Harm (HCWH) est une coalition internationale qui compte plus de 460 membres dans plus de 50 pays. HCWH se consacre à la transformation de l’industrie de la santé dans le monde entier, sans compromettre la sécurité des patients ni leurs soins, de façon à ce que cette industrie soit écologiquement responsable.

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