Les plastiques ont envahi notre vie quotidienne et dresser une liste exhaustive de leurs applications relève de la gageure. Aujourd’hui, il existe une cinquantaine de variétés de plastiques que l’on retrouve par exemple dans les vêtements, jouets, dispositifs médicaux et emballages alimentaires dont les bouteilles d’eau. Les plastiques synthétiques se composent de différents produits de base extraits principalement du pétrole auxquels on ajoute des additifs pour obtenir le plastique souhaité. Le plastifiant du PVC (phtalate ou autre) ne forme pas de liaison covalente avec la matrice (polymère plastique) et peut donc migrer dans l’environnement et engendrer des risques pour la santé humaine. Dans le cas du PET, le corps scientifique considérait jusqu’ici que son radical phtalate était lié chimiquement à sa matrice.
Une étude menée par deux chercheurs allemands récemment publiée dans une revue scientifique [1] révèle, selon un article du Figaro [2], que « l’eau minérale des bouteilles en plastique contient deux fois plus d’hormones (féminines ou masculines) que celle stockée dans des bouteilles en verre ou l’eau du robinet. Autrement dit, le plastique libère dans l’eau ce que l’on appelle des perturbateurs endocriniens ». Le journaliste nous apprend que « les deux chercheurs voulaient seulement mettre en évidence la présence d’hormones dans les bouteilles en plastique. L’origine des perturbateurs endocriniens reste pour eux inexpliquée », plusieurs hypothèses étant toutefois émises dans l’article. Enfin, il révèle un manque d’information au sujet de la composition exacte des emballages alimentaires en raison du secret industriel. Il faut savoir que l’Affsa autorise généralement la mise sur le marché d’un produit sur la base de tests conduits par l’industriel sollicitant l’autorisation, et ne connaît pas toujours la composition précise.
De nouvelles suspicions pèsent donc sur l’impact des bouteilles d’eau en PET. Rappelons que la consommation française de l’eau embouteillée occasionne chaque année la mise sur le marché de plus de 6 milliards de bouteilles, surtout en PET. Pour le Cniid, la consommation de l’eau du robinet permet d’éviter les impacts environnementaux importants liés à l’utilisation des bouteilles d’eau. Les résultats de cette nouvelle étude pourraient bien apporter un élément à charge de plus contre les bouteilles d’eau en PET.
[1] « Endocrine disruptors in bottled mineral water : total estrogenic burden and migration from plastic bottles » de Martin Wagner et Jörg Oehlmann, 2009.
[2] « Faut-il bannir les bouteilles d’eau en plastique ? » d’Yves Miserey, Le Figaro du 21/04/2009