Tout le monde l’a remarqué, encore trop peu de gens l’ont compris : le Point Vert s’affiche sur les emballages des produits de consommation courante depuis bien longtemps. Les interprétations du public sont diverses allant de « emballage recyclable » à « emballage fait à partir de matière recyclé ». Le CNIID souhaite aujourd’hui, suite à la journée nationale de mobilisation contre le sur-emballage du 7 juin dernier, faire le point sur ce logo bien connu mais souvent encore mal compris.
Un producteur d’emballage affiche le Point Vert sur son emballage dès lors qu’il paye un montant, variant selon la nature de l’emballage, à un organisme qui regroupe les industriels de l’emballage et que nous appellerons par la suite éco-organisme. Ce dernier a été créé en réponse à la mise en place de la Responsabilité Elargie du Producteur (REP). Cette dernière transfère les coûts liés à la fin de vie de l’emballage (collecte et traitement) aux producteurs. La REP peut inciter le producteur à réduire son emballage à la source car moins il est important, moins il devra verser à l’organisme auquel il adhère.
Ce n’est pas le producteur d’emballages qui collecte ou fait collecter l’emballage arrivé en fin de vie chez le citoyen. En effet, la somme que l’industriel aura versé préalablement à son éco-organisme, sera par la suite reversée par ce dernier aux collectivités chargées de la collecte des ordures ménagères dont les emballages.
Les collectivités reçoivent ainsi un soutien financier par exemple à la tonné triée, pour l’optimisation des collectes sélectives, la réalisation de campagnes de communication sur le tri et la « valorisation énergétique », autrement dit, l’incinération des emballages non-recyclés en France.
Pour ce qui est des emballages sortant du centre de tri, l’éco-organisme assure une reprise totale des emballages triés à un prix fixe par matériau – ce que l’on appelle la garantie de reprise. L’éco-organisme revend les emballages par la suite à des négociants de matériaux triés ou à des recycleurs.
Tout va bien jusqu’ici, mais attention, le Point Vert tel qu’organisé dans l’Hexagone, connaît encore d’importantes faiblesses : l’argent versé par l’éco-organisme aux collectivités ne couvre qu’environ 50 % des coûts liés à la fin de vie de l’emballage. En outre, le soutien à la tonne triée est plafonné et la collectivité qui obtient de forts taux de collecte sélective ne sera pas récompensée, bien au contraire puisque les tonnes triées supplémentaires ne bénéficient d’aucune prise en charge. Ces dysfonctionnements ont été abordés lors du Grenelle de l’environnement et il a été acté que désormais les sommes versées par les producteurs d’emballages à l’éco-organisme devront couvrir 80 % des coûts liés à la fin de vie de l’emballage. Espérons que cette augmentation puisse être suffisamment incitative pour que de véritables efforts en termes de réduction des emballages à la source soient entrepris (voir notamment l’article « Réduction des emballages, réalité ou fiction ? », publié dans la lettre du CNIID du 7 décembre 2007). Enfin, aujourd’hui, encore, trop d’emballages ne sont pas recyclables en France pour cause d’absence de filière de recyclage, le sont notamment tous les films, barquettes et sacs plastiques.
Bonjour,
Sauriez-vous, à tout hasard, quand a été créé le logo " Point Vert " ? Je le daterais plutôt, pour ma part, du milieu des années 80, mais n’en suis pas sà »r du tout.
Merci de bien vouloir éclairer ma lanterne si, des fois, vous avez des lumières à ce sujet.