« C ’est bien que la crise du CPE ait mis la question de la précarité de la jeunesse sur le devant de la scène. Mais les propositions qu’on entend méritent qu’on y regarde à deux fois. » Floréale Mangin, présidente de l’UNL (Union nationale des lycéens), résume le scepticisme ambiant. Ravies que les problèmes de la jeunesse soient au coeur de la campagne, mais peu consultées par les candidats, les organisations de jeunesse entendent peser dans le débat, soucieuses d’obtenir de vrais engagements plutôt que des promesses démagogiques.
Endettement . « Ségolène Royal nous a franchement déçus avec l’annonce de son prêt gratuit de 10 000 euros » donné à tous les jeunes de 18 ans, explique Bruno Julliard, président de l’Unef, le syndicat étudiant très en pointe durant la crise du CPE. « On l’a vu en Grande-Bretagne : les frais d’inscription ont augmenté très vite, les prêts aussi, du coup le jeune diplômé arrive sur le marché du travail très endetté. Ensuite ce sont les plus pauvres qui hésitent à s’endetter, et l’on arrive ainsi au résultat inverse de celui escompté : on aggrave la précarité. »