Aujourd’hui mardi 1er juillet 2008, la France prend officiellement la présidence de l’Union Européenne. Pour la FAGE, cette période doit être l’occasion de donner un nouvel élan à la construction de l’espace européen de l’Enseignement supérieur. Alors que le Gouvernement a fixé comme priorité, dès novembre 2007, le thème de la mobilité dans l’enseignement supérieur, la FAGE appelle la France à porter l’objectif ambitieux, mais réaliste, de 20% d’étudiants ayant effectué un voyage d’études d’au moins trois mois à l’étranger et ce, d’ici à 2020. À l’heure actuelle, seuls 5% des étudiants européens qui obtiennent un diplôme ont effectué un voyage d’études à l’étranger. En France, ce chiffre tombe à 4 %.
Pour la FAGE, les freins et le faible taux d’étudiants en mobilité sont liés à un facteur simple : la mauvaise application du Processus de Bologne en France (LMD) et en Europe. Il résulte de ce manque un retard conséquent dans la construction de l’espace européen de l’Enseignement supérieur. De plus, dans les derniers bilans réalisés par l’ESU (European Students’ Union) sur cette application, la France est malheureusement souvent montrée du doigt comme un des mauvais élèves européens.
Cette présidence doit donc constituer, pour la France, une occasion unique d’être non seulement moteur au niveau européen, mais également sur son propre territoire où beaucoup de mesures restent à prendre pour que l’Europe de l’Enseignement supérieur soit une chance pour les étudiants.
Dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne, la FAGE demande donc au gouvernement français de prendre des mesures sur les points suivants :
Des diplômes lisibles et comparables :
Il est nécessaire de mettre en place dans chaque formation les outils « Europass » comme le supplément au diplôme et le supplément descriptif au certificat.
Il s’agit dans ce cas d’adosser au diplôme une description précise des compétences acquises par l’étudiant au cours de son parcours. Ces deux outils doivent permettre une meilleure lisibilité des diplômes par l’ensemble des parties prenantes au niveau européen, que ce soit les établissements d’Enseignement supérieur mais aussi les employeurs.
Des compétences reconnues :
Il s’agit d’assurer une bonne application du système de crédits ECTS, qui permet la reconnaissance des compétences acquises pour la mobilité des étudiants et la souplesse des parcours de formation.
La nécessaire évaluation des formations par les étudiants :
La FAGE demande que soient enfin appliqués les textes qui prévoient, depuis 1997, l’évaluation des enseignements par les étudiants. Les résultats de cette évaluation doivent inscrire la formation et les politiques pédagogiques dans une dynamique d’amélioration. Cette dernière, une fois rendue effective au niveau européen et en premier lieu en France, doit contribuer à la comparabilité des diplômes au niveau européen.
Des bourses qui ne s’arrêtent pas aux frontières :
Si la France fait partie des bons élèves européens au sujet de la portabilité des bourses, ce n’est pas le cas pour bon nombre d’autres pays où les aides n’accompagnent pas les étudiants pendant leur voyage d’études. Sur ce point, la France peut jouer un rôle de modèle et doit inciter ses homologues européens à améliorer la portabilité des aides et des prêts pour leurs étudiants. Il s’agit ici de faire tomber une des barrières principales à l’essor et à la démocratisation de la mobilité.
La maitrise des langues étrangères :
Pour que chaque étudiant titulaire d’une licence ait la maîtrise d’au moins une langue étrangère, il est nécessaire de mettre en place dans chaque pôle universitaire une maison des langues qui puisse piloter la politique d’apprentissage des langues.
Ces cinq points comptent, pour la FAGE, parmi les principaux freins à la mobilité au sein de l’espace européen de l’Enseignement supérieur. Il est donc nécessaire que la France engage, avec ses homologues, une politique concertée sur le thème de la mobilité. L’enjeu d’une telle thématique est non seulement l’enrichissement personnel et académique des étudiants, mais aussi la constitution, par le voyage d’études, d’une véritable citoyenneté européenne qui ne soit plus simplement pensée mais vécue. Pour concrétiser cette ambition, la FAGE appelle une nouvelle fois la France à porter l’objectif ambitieux mais réaliste de 20% d’étudiants ayant effectué un voyage d’études d’au moins trois mois à l’étranger et ce, d’ici à 2020. Cette mobilité doit pour la FAGE, être non seulement quantitative (nombre d’étudiants en mobilité) mais aussi qualitative, c’est-à-dire qu’elle doit être accessible à chaque étudiant quelles que soient ses origines sociales.