C’est au mois de janvier que le président de la
commission d’enquête sur la crise financière
des États-Unis, Phil Angelides [1], présenta ses
conclusions à la commission sur la crise
financière, économique et sociale du Parlement
européen :
« Au cours de notre enquête, nous avons
identifié des défaillances dramatiques dans la
gouvernance des entreprises, des trous béants
dans nos systèmes de régulation et des
faiblesses quasi-fatales à notre système
financier. »
"Lorsque notre commission commença son
enquête, il y a dix-huit mois, certains
imaginaient que les évènements de 2008 et
leurs conséquences seraient loin derrière nous
lors de la publication de notre rapport. Pourtant,
plus de deux ans après l’intervention sans
précédent du gouvernement fédéral sur les
marchés financiers, notre pays se bat encore
pour surmonter les conséquences de la calamité.
Sous bien des aspects, notre système financier
demeure tel qu’il était avant la crise. Notre
système financier, à bien des égards, est resté
inaltéré par rapport à ce qui existait à la veille
de la crise. En effet, après la crise, le secteur
financier américain se trouve plus concentré que
jamais entre les mains d’une poignée
d’institutions d’importance systémique. »
Le Parlement Européen estime être sur « la
même longueur d’ondes »… Il semble pourtant
aujourd’hui aussi difficile d’arrêter une spirale
financière devenue folle qu’une centrale
nucléaire entrée en fission. Même absence de
volonté économique ? Pendant combien de
temps encore, l’avenir de millions de personnes
dans le monde sera-t-il adossé, pour le plus
grand profit de quelques uns, sur le cours de
monnaies exotiques ou de matières premières
excentriques ?
Le rapport final de la commission sur la crise
financière, économique et sociale (CRIS) sera
adopté en commission en mai 2011 et voté en
plénière en juillet.
Enième rapport ? Enième constat ? Il est temps
de redonner à l’économie ses lettres de
noblesse : plutôt Michel Aglietta [2] que Lloyd Blankfein [3] …
[1] Démocrate et président de la Commission américaine d’enquête sur
la crise financière (FCIC)
[2] Ancien éléve de l’Ecole polytechnique et de l’ENSAE, Professeur de
Sciences économiques à l’Université de Paris-X Nanterre, Michel
Aglietta est Conseiller au CEPII.
Spécialiste des mécanismes de la finance moderne et théoricien de la
monnaie, il est également membre du Conseil d’Analyse Economique
auprès du Premier ministre, Consultant à la CPR et membre de l’Institut
Universitaire de France.
[3] Chief Executive Officer de Goldman Sachs