Ainsi donc le plan de sauvetage irlandais de 85 milliards d’euros annoncé le 28 novembre dernier n’a rassuré personne. Compte tenu de son contenu, ce n’est pas surprenant. Mais au-delà du cas irlandais, c’est toute la stratégie économique des dirigeants européens qui doit d’urgence être revue si on veut enrayer la crise des dettes souveraines.
Un plan irlandais peu rassurant
Il y a tout d’abord de bonnes raisons au mauvais accueil réservé au plan irlandais. Contrairement à ce qui s’était produit en Islande, l’occasion n’a pas été saisie de restructurer l’énorme dette des banques irlandaises en même temps qu’on aidait le pays. Ce qui signifie que, aide ou pas, une dette colossale pseè toujours sur l’économie de l’île. Et cela d’autant plus que le prêt offert par le fonds européen et le FMI est doté d’un taux d’intérêt très élevé à 5,8 % en moyenne. Or l’Irlande est condamnée pendant de longues années à connaître une croissance et une inflation très faibles pour cause d’austérité prolongée : avec 1 % de croissance et 1 % d’inflation, un taux d’intérêt de 5,8 % signifie que la dette associée à l’ « aide » européenne gonfle mécaniquement chaque année de 3,8 % rapportée à la richesse du pays. Une bonne affaire pour les prêteurs qui peuvent espérer emprunter eux-mêmes à 3 % actuellement mais certainement pas pour l’Irlande…