Le commerce équitable, l’origine du mouvement
Le commerce équitable est aujourd’hui l’objet de beaucoup d’attention compte tenu de son potentiel de développement dans notre économie mondialisée. Ce n’est pas pour autant un concept nouveau.
Le commerce équitable existe depuis 40 ans. Appelé au départ " commerce alternatif ", il a été progressivement mis en place par des ONG dans les années 60 en Grande-Bretagne (Oxfam) et aux Pays-Bas sous forme de boutiques spécialisées. Rapidement, ce concept s’est étendu en Europe et en Amérique du Nord. En France, il est représenté par Artisans du Monde.
Ces boutiques spécialisées, " alternatives " au commerce traditionnel, proposent des produits alimentaires et artisanaux provenant des pays du Sud. Elles appuient d’une façon significative les organisations de producteurs et d’artisans en leur ouvrant des marchés et en payant les produits à un prix équitable. Ces boutiques sont également l’occasion d’informer le public sur la réalité de vie des producteurs du Sud et les enjeux des relations Nord-Sud.
Les enjeux d’un commerce équitable
Ces deux dernières décennies, les échanges commerciaux internationaux se sont multipliés aux dépens des pays du Sud, creusant les inégalités entre les hommes et menaçant l’équilibre planétaire.
Le volume du commerce mondial est aujourd’hui 14 fois supérieur à ce qu’il était en 1950.
Dans le même temps, la planète a perdu environ 30% de ses richesses naturelles.
1,3 milliards de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté.
20% des individus les plus pauvres se partagent 1,1% du revenu mondial.
Des millions d’ouvriers et de petits cultivateurs ne jouissent pas des droits fondamentaux tels que les moyens de nourrir leur famille, d’envoyer leurs enfants à l’école et d’investir, ne serait-ce que très modestement, dans un avenir durable. Les avantages du commerce international ne sont en effet pas évidents pour tous. L’accès au marché et l’information sur les prix restent difficilement accessible aux petits cultivateurs, ce qui les rend toujours plus dépendants des intermédiaires. Et lorsque l’année est mauvaise, ils sont nombreux à ne pouvoir vivre de leur travail.
Les ouvriers agricoles des plantations sont logés à la même enseigne. Eux non plus ne bénéficient pas nécessairement des avantages du commerce international. Ils touchent un salaire dérisoire, travaillent sans sécurité et vivent dans des conditions difficiles. Souvent, ils sont privés de la liberté d’affiliation à un syndicat, de sorte qu’ils ne peuvent défendre leurs droits. Ils n’ont donc aucune chance de pouvoir participer aux décisions qui influencent leur vie sur la plantation.
Les chiffres du programme des Nations Unies pour le développement
1,3 milliard de personnes vivent avec moins de 1 dollar par jour.
70 % sont des femmes
1 milliard d’individus ne sont pas en mesure de satisfaire les besoins élémentaires de consommation (nourriture, vêtements, logement)
Dans les pays en développement, plus de 1 milliard de personnes n’ont pas accès à l’eau potable et près de 2,4 milliards sont privés d’une infrastructure sanitaire correcte.
Les 20% les plus riches de la population du globe se partagent 86% du PIB mondial.
Les pays en développement comptent plus de 250 millions d’enfants contraints de travailler
Objectifs
Assurer une juste rémunération du travail des producteurs et artisans les plus défavorisés, leur permettant de satisfaire leurs besoins élémentaires en matière de santé, d’éducation, de logement, de protection sociale...
Garantir le respect des droits fondamentaux des personnes (refus de l’exploitation des enfants, du travail forcé, de l’esclavage...)
Instaurer des relations durables entre partenaires économiques.
Favoriser la préservation de l’environnement.
Proposer aux consommateurs des produits de qualité.
Cette définition et ces objectifs ont été établis par le mouvement international du commerce équitable, représenté par FINE.