Lorsque les cours mondiaux du café augmentent, la filière équitable attire moins les producteurs. La flambée des cours des matières premières fragilise le système.
Elle coûte 10 % plus cher, mais elle est « équitable ». Sur Telemarket, il faut compter 1,34 euro pour une tablette de chocolat noir Monoprix Gourmet certifiée Max Havelaar, alors que 1,21 euro suffit pour une tablette de chocolat noir « léger et intense » Monoprix. À l’heure où le pouvoir d’achat est une préoccupation majeure des Français, acheter « équitable » devient un acte de plus en plus réfléchi.
La flambée des cours des matières premières agricoles, au cours des derniers mois, n’arrange rien. Elle bouleverse même l’économie du système. D’abord en amont, où certains producteurs sont tentés de moins travailler pour cette filière. « En 2005, la filière achetait le café deux fois plus cher que le cours du marché, se souvient Christophe Eberhart, cofondateur d’Ethiquable. Aujourd’hui, il y a toujours une prime payée par le commerce équitable, mais la différence s’est réduite. Or produire équitable impose des exigences de qualité en plus, c’est-à-dire plus de travail : certains producteurs sont donc ponctuellement tentés d’écouler leurs marchandises à des acheteurs traditionnels ».