Médecins du Monde (MDM) fête vendredi et samedi ses 25 ans d’action humanitaire, avec la volonté réaffirmée d’attirer l’attention sur "les populations oubliées de tous", en France comme sur le reste de la planète.
Pendant deux jours, l’organisation ouvre les portes de ses locaux à Paris pour présenter l’action qu’elle mène à travers des forums, des expositions photos, des lectures de textes, des films...
Médecins du Monde est né en 1980 d’une scission de Médecins sans Frontières (MSF). L’initiative très médiatisée "Un bateau pour le Vietnam" (un bateau-hôpital pour secourir les boat-people) divise alors le mouvement. Bernard Kouchner, co-fondateur de MSF, et des dissidents de l’organisation, favorables à cette opération, décident de créer Médecins du Monde.
Depuis l’opération "Un bateau pour le Vietnam", qui a permis de sauver des milliers de boat-people, MDM a multiplié les missions, au nom du "droit d’ingérence", un concept adopté par l’organisation en 1987.
Avec un budget annuel de 45 millions d’euros, Médecins du Monde compte désormais 300 expatriés en mission à l’étranger auprès de 1.500 acteurs locaux. Environ 2.000 bénévoles travaillent en France pour MDM qui emploie 260 salariés.
Depuis sa création, l’organisation a vu le champ et les conditions de son action se modifier.
"Au début, les interventions portaient sur les urgences. Maintenant, on est de plus en plus dans la durée", précise à l’AFP Françoise Jeanson, présidente de MDM. L’organisation agit désormais "dans les crises plus que dans les catastrophes, en restant avec les populations, en travaillant avec les gens" sur place.
MDM s’est fixé pour objectif de "travailler auprès de ceux que tout le monde oublie et dont personne ne s’occupe", ajoute Mme Jeanson en citant notamment la Tchétchénie, la République démocratique du Congo (RDC), la Birmanie, le Soudan.
Par ailleurs, l’organisation humanitaire intervient désormais aussi en France. La première "mission France", créée en 1986, avait pour double objectif la lutte contre l’exclusion et la réduction des risques liés à l’injection de drogues.